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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 7.1923

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Nr. 2
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Germain, Alphonse: L' ancien triptyque de Notre-Dame de Bourg
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https://doi.org/10.11588/diglit.24939#0131

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L’ANCIEN TRIPTYQUE DE NOTRE-DAME DE BOURG

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Vers 1516, il était devenu indispensable, pour achever Notre-Dame de
Bourg dans de bonnes conditions, de jeter bas les chapelles particulières qui
1 enserraient comme autant d'excroissances. On les reconstruisit aussitôt,
et les possesseurs des anciennes chapelles obtinrent l’attribution des
nouvelles au prix de 200 florins (à peu près 2 000 francs de notre monnaie).
On découvre ces renseignements et bien d’autres choses encore en fouillant
les registres municipaux, car ils fourmillent de détails utiles ; et l’on ne tarde
pas à y remarquer, parmi les fondateurs, un certain seigneur Nicolas
Chichon, docteur en tous droits, et sa femme Jacquemette de la Botte,
qu’il est loisible de considérer désormais comme ayant offert les panneaux.
Le docteur Nodet en donne des raisons qui paraissent irréfutables.

Les donateurs, nous le constatons par la peinture des volets, ont trois
enfants et les panneaux sont de l’an i523. Or les autres fondateurs, autour
de Chichon, les voici : c’étaient Laurent de Gorrevod, gouverneur de Bresse,
dont l’unique enfant succomba peu après sa naissance ; le seigneur de
Rivoire, mort au début du printemps de iÔ22 ; Tondut et François Blondet,
tous deux ecclésiastiques, et dame Alix Bergier, qui était veuve. Un seul
fondateur est trois fois père : Nicolas Chichon, dont un manuscrit de la
Bibliothèque de Bourg divulgue la famille1. Ses enfants, ce sont bien deux
garçons et une fille, comme sur le panneau de la Cène. C’est donc lui, selon
toute vraisemblance, le donateur du triptyque. Après de telles coïncidences,
en pouvons-nous douter? Au surplus les âges de ce donateur, de son épouse
et de leurs enfants correspondent parfaitement aux âges qu’avaient en 1023
notre docteur et les siens.

Enfin, une particularité des costumes de Nicolas et de Jacquemette achève
de corroborer ces diverses raisons ; leurs vêtements s'ornent de martre,
parure interdite par les statuts de Savoie aux simples écuyers, aux simples
docteurs et licenciés soit en droit, soit en médecine et à leurs fils, mais
permise à la famille Chichon, nous le savons par l’inventaire de l’habillement
d’Antoinette Monnier, issue de ce rameau. Le moindre accessoire ayant une
importance en de telles questions, notons encore qu’un chien se profile auprès
du donateur, dont justement les armes étaient d’azur à un chien passant.

Dans l’ancienne église de Bourg, la chapelle des Chichon était appelée
de la Botte ; elle fut promptement réédifiée en i5i7-i5i8 et, le 2 5 avril
i525, ils en reprenaient effectivement possession, la somme requise ayant
été versée. Les verrières que timbraient leurs armes et celles de leurs alliés
existèrent jusqu’au xvme siècle.

1. Généalogie de la famille Monnier (n° 54 du catalogue), écrite vers 1780. La famille
Chichon sortaiL de Trefïbrt, dans la région de Bourg ; le frère de Nicolas fut curé de celte
paroisse de i5og à i536.
 
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