Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (5. Pér. 7.1923)

UN « CHIEN » ÉGYPTIEN DU NOUVEL EMPIRE

AU MUSÉE DU LOUVRE

Le musée égyptien du Louvre
vient d’acquérir une sculpture
assez rare : un Chien, de gran-
deur naturelle, provenant d’As-
sioût, l’ancienne Lycopolis1.
L’animal accroupi, le nez au
vent, les yeux et les oreilles aux
aguets, se penche légèrement de
côté comme pour se décoller du
sol, prendre son élan et bondir.
La matière en est le calcaire
tendre de la montagne voisine,
pierre qui demande des soins
particuliers pour résister aux variations atmosphériques de notre climat.

Avant d’analyser les caractéristiques de cette belle sculpture, nous attire-
rons l’attention du lecteur sur une distinction importante en matière de
représentation des animaux. Si nous considérons qu’en Égypte la faune
domestique et sauvage participait à cette vaste division du sacré et du profane
qui embrassait l’universalité des choses, nous devons nous attendre à retrouver
dans le style adopté pour le rendu des animaux des procédés différents, sui-
vant qu’il s’agissait de la bête vulgaire, dépourvue de tout caractère sacré,
ou de l’animal divinisé. En d’autres termes, nous verrons réapparaître cette
division fondamentale de l’art hiératique et canonique, d’une part, et de l’art i.

TÊTE DE CHIEN EN CALCAIRE
ÉGYPTE, MOYEN EMPIRE
(Musée du Louvre.)

i. N° d’entrée : 11 607.

— 5*

vu.

PÉRIODE.