COURRIER DE L’ART ANTIQUE
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du Vatican. Au cours de l’année 1921, le directeur général des Musées pontificaux,
M. Nogara, l’autorisa exceptionnellement à explorer les trois magasins, situés l’un
sous la Sala rotonda, les deux autres sous la Bibliothèque et l’appartement Borgia
(cour de Bramante). Sauf le premier, ils n’avaient pas été visités depuis de longues
années. C’est là qu’ont été reléguées des nudités, par exemple une copie de VAphrodite
de Praxitèle1 2 et un groupe des Trois Grâces, qu’on n’avait pas craint de mettre sous
les yeux du public avant la recrudescence de pruderie qui marqua le premier tiers
du xixe siècle. Mais il n’y avait pas là que des statues déjà connues par des moulages ;
il y avait des débris sans état-civil et inédits, dont les scarpellini d’autrefois avaient
renoncé à tirer parti pour reconstituer des statues. M. Amelung a permis à Mme A. Strong,
sous-directrice de l’Ecole anglaise de Rome, de publier, dans un périodique très
répandu2, un compte rendu illustré de ses trouvailles, que nous allons signaler briève-
TÊTE PRÉSUMÉE ü’üNE METOPE DU PÀRTHENON
(Musée du Vatican.)
ment à notre tour. Tout d’abord, six excellents fragments attiques du ve siècle, à
savoir: la tête, que nous reproduisons, d’une métope du Parthénon, peut-être
apportée d’Athènes à Venise et, de là, à Rome au xvne siècle ; une excellente réplique,
également reproduite ici, de la tête barbue dite de Phérécyde à Madrid, que Treu a
proposé le premier de substituer à celle d’Aristogiton — tête lysippéenne d’autre pro-
venance — dans le fameux groupe des Tyrannicides, copie romaine de celui de Kri-
tios et Nésiotès sur l’Acropole d’Athènes ;3 une réplique de la tête d'Athéna du groupe
de Myron reconstitué à Brunswick^ ; une réplique de Y Anacréon de Copenhague;
1. Représentée au Louvre (galerie Denon) par une fonte du xvue siècle.
2. Illuslrated London News, 9 septembre 1922.
3. Voir Rom. Mitlheii, 1905, p. 333, avec la restitution du groupe au Musée de
Brunswick, pi. XI (P.-J. Meier).
4- Gazette des Beaux-Arts, 1910, t. I, p. 79.
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du Vatican. Au cours de l’année 1921, le directeur général des Musées pontificaux,
M. Nogara, l’autorisa exceptionnellement à explorer les trois magasins, situés l’un
sous la Sala rotonda, les deux autres sous la Bibliothèque et l’appartement Borgia
(cour de Bramante). Sauf le premier, ils n’avaient pas été visités depuis de longues
années. C’est là qu’ont été reléguées des nudités, par exemple une copie de VAphrodite
de Praxitèle1 2 et un groupe des Trois Grâces, qu’on n’avait pas craint de mettre sous
les yeux du public avant la recrudescence de pruderie qui marqua le premier tiers
du xixe siècle. Mais il n’y avait pas là que des statues déjà connues par des moulages ;
il y avait des débris sans état-civil et inédits, dont les scarpellini d’autrefois avaient
renoncé à tirer parti pour reconstituer des statues. M. Amelung a permis à Mme A. Strong,
sous-directrice de l’Ecole anglaise de Rome, de publier, dans un périodique très
répandu2, un compte rendu illustré de ses trouvailles, que nous allons signaler briève-
TÊTE PRÉSUMÉE ü’üNE METOPE DU PÀRTHENON
(Musée du Vatican.)
ment à notre tour. Tout d’abord, six excellents fragments attiques du ve siècle, à
savoir: la tête, que nous reproduisons, d’une métope du Parthénon, peut-être
apportée d’Athènes à Venise et, de là, à Rome au xvne siècle ; une excellente réplique,
également reproduite ici, de la tête barbue dite de Phérécyde à Madrid, que Treu a
proposé le premier de substituer à celle d’Aristogiton — tête lysippéenne d’autre pro-
venance — dans le fameux groupe des Tyrannicides, copie romaine de celui de Kri-
tios et Nésiotès sur l’Acropole d’Athènes ;3 une réplique de la tête d'Athéna du groupe
de Myron reconstitué à Brunswick^ ; une réplique de Y Anacréon de Copenhague;
1. Représentée au Louvre (galerie Denon) par une fonte du xvue siècle.
2. Illuslrated London News, 9 septembre 1922.
3. Voir Rom. Mitlheii, 1905, p. 333, avec la restitution du groupe au Musée de
Brunswick, pi. XI (P.-J. Meier).
4- Gazette des Beaux-Arts, 1910, t. I, p. 79.