Chapitre IV
HISTOIRE DU MONASTÈRE
La fondation d’un monastère sur les ruines du
temple d’Hatchepsout à Deir el-Bahari se place
vraisemblablement en fin du VIe siècle L Mais, faute
de sources, on a de grandes difficultés à préciser la
date de cet événement. Les maigres restes d’archi-
tecture monastique à Deir el-Bahari furent totalement
supprimés sans recherches ni documentation adéquate,
anéantissant sans retour toute source architectonique
ou archéologique. Les textes concernant le monastère
de St Phoibammon ne parlent qu’indirectement des
débuts du couvent. II découle du testament du supé-
rieur du couvent de St Phoibammon, Apa Jacob,
daté à la fin du VIIe siècle 1 2, que ses prédécesseurs
à ce poste furent l’évêque Abraham, le prêtre Victor
et le prêtre Petros3. Donc, le fondateur du couvent
et premier supérieur fut sans doute l’évêque Abraham
(Abraam) dont actuellement les dates d’épiscopat
sont fixées de 590/600 à 610/620 4. Suivant les con-
clusions de M. Krause, l’évêque Abraham de Her-
monthis avait rempli la fonction de supérieur du
couvent de Deir el-Bahari en 590-610/620 5. Aucun
des nombreux documents liés à l’activité de cet évêque 6
ne le mentionne comme fondateur du monastère
de St Phoibammon.
Des informations complémentaires sur la création
du couvent de Deir el-Bahari et ses liens avec la per-
sonne de Pévêque Abraam sont fournies par les men-
tions d’un couvent d’Abraam dans les textes traitant
de la vie et de l’œuvre de l’évêque Pesenthius (env.
568-631/632) 7. Dans la vie de Pesenthius écrite par
son élève Jean l’Ancien il est question d’une visite
de Pesenthius au monastère d’Abraam 8 où il se
1 La plus haute datation du monastère de Deir el-Bahari est celle de A. Bataille, Les inscriptions grecques, p. XXV, qui dès
le début du Ve siècle voit la possibilité d’existence de constructions monastiques sur le site du temple. Les inscriptions chrétiennes
grecques, citées par A. Bataille, nos 42(?), 89, 142, 185, 187, 188, ainsi que les dessins, cf. catalogue, nos 1-4, semblent effective-
ment remonter à la période précédant la création du monastère dans le temple de Hatchepsout. Crum, CO, p. XVII, affirme,
que la floraison du couvent se place au début du VIIe siècle. Cf. aussi Godlewski, ET XII, p. 96 ; id., Remarques sur la création
du Monastère de St Phoibammon à Deir el-Bahari, Africana Bulletin 31, 1982, pp. 107-114.
2 Till, Datierung, pp. 26-27 ; Krause, Die Testamente, pp. 65-66.
3 KRU 65, 35.
4 M. Krause, Zur Lokalisierung und Datierung koptischer Denkmàler. Das Tafelbild des Bischofs Abraham, ZÂS 97, 1971,
pp. 108-111.
5 Krause, Die Testamente, pp. 58-60.
6 M. Krause affirme avoir réuni plus de 114 documents directement liés à l’activité de l’évêque Abraham, cf. Krause, Zum
Recht der Koptischen Urkunden, p. 10; id., Apa Abraham von Hermonthis. D’autres ostraca inédits en rapport avec l’évêque
Abraham se trouvent au British Museum, cf. supra, p. 52.
7 Winlock—Crum, Epiphanius, I, pp. 225-228 ; De Lacy O’Leary, The Arabic life of St. Pesenthius, PO XXII, 1930, pp. 323-
-335. II est resté cinq versions littéraires de la vie et des miracles de St Pesenthius en arabe et en copte :
a. version arabe, Paris, Bibl. nat., Arabe 4785 (copie par Amelineau d’un document inconnu). Editée et traduite par De Lacy
O’Leary, cf. supra.
b. version arabe, Paris, Bibl. nat., Arabe 4794, plus ancienne et plus courte. Editée et traduite par De Lacy O’Leary, cf. supra.
c. version arabe, Paris, Bibl. nat., Arabe 478b, autre copie du document a.
d. version copte boharique, publiée par E. Amelineau, Un évêque de Keft au VIIe siècle, Paris 1887.
e. version copte sahidique, BM Or. 7024, datée à l’an 985. Editée et traduite par W. A. Budge, Coptic Apocrypha in the
Dialect of Upper Egypt, London 1913, pp. 258-334. Cf. aussi Gawdat Gabra, Untersuchungen zu den Texten über Pesyntheus,
Bischof von Koptos (569-632), Bonn 1984.
8 Budge, Apoc. 79, 81 ; MIE II, pp. 352 et 357.
HISTOIRE DU MONASTÈRE
La fondation d’un monastère sur les ruines du
temple d’Hatchepsout à Deir el-Bahari se place
vraisemblablement en fin du VIe siècle L Mais, faute
de sources, on a de grandes difficultés à préciser la
date de cet événement. Les maigres restes d’archi-
tecture monastique à Deir el-Bahari furent totalement
supprimés sans recherches ni documentation adéquate,
anéantissant sans retour toute source architectonique
ou archéologique. Les textes concernant le monastère
de St Phoibammon ne parlent qu’indirectement des
débuts du couvent. II découle du testament du supé-
rieur du couvent de St Phoibammon, Apa Jacob,
daté à la fin du VIIe siècle 1 2, que ses prédécesseurs
à ce poste furent l’évêque Abraham, le prêtre Victor
et le prêtre Petros3. Donc, le fondateur du couvent
et premier supérieur fut sans doute l’évêque Abraham
(Abraam) dont actuellement les dates d’épiscopat
sont fixées de 590/600 à 610/620 4. Suivant les con-
clusions de M. Krause, l’évêque Abraham de Her-
monthis avait rempli la fonction de supérieur du
couvent de Deir el-Bahari en 590-610/620 5. Aucun
des nombreux documents liés à l’activité de cet évêque 6
ne le mentionne comme fondateur du monastère
de St Phoibammon.
Des informations complémentaires sur la création
du couvent de Deir el-Bahari et ses liens avec la per-
sonne de Pévêque Abraam sont fournies par les men-
tions d’un couvent d’Abraam dans les textes traitant
de la vie et de l’œuvre de l’évêque Pesenthius (env.
568-631/632) 7. Dans la vie de Pesenthius écrite par
son élève Jean l’Ancien il est question d’une visite
de Pesenthius au monastère d’Abraam 8 où il se
1 La plus haute datation du monastère de Deir el-Bahari est celle de A. Bataille, Les inscriptions grecques, p. XXV, qui dès
le début du Ve siècle voit la possibilité d’existence de constructions monastiques sur le site du temple. Les inscriptions chrétiennes
grecques, citées par A. Bataille, nos 42(?), 89, 142, 185, 187, 188, ainsi que les dessins, cf. catalogue, nos 1-4, semblent effective-
ment remonter à la période précédant la création du monastère dans le temple de Hatchepsout. Crum, CO, p. XVII, affirme,
que la floraison du couvent se place au début du VIIe siècle. Cf. aussi Godlewski, ET XII, p. 96 ; id., Remarques sur la création
du Monastère de St Phoibammon à Deir el-Bahari, Africana Bulletin 31, 1982, pp. 107-114.
2 Till, Datierung, pp. 26-27 ; Krause, Die Testamente, pp. 65-66.
3 KRU 65, 35.
4 M. Krause, Zur Lokalisierung und Datierung koptischer Denkmàler. Das Tafelbild des Bischofs Abraham, ZÂS 97, 1971,
pp. 108-111.
5 Krause, Die Testamente, pp. 58-60.
6 M. Krause affirme avoir réuni plus de 114 documents directement liés à l’activité de l’évêque Abraham, cf. Krause, Zum
Recht der Koptischen Urkunden, p. 10; id., Apa Abraham von Hermonthis. D’autres ostraca inédits en rapport avec l’évêque
Abraham se trouvent au British Museum, cf. supra, p. 52.
7 Winlock—Crum, Epiphanius, I, pp. 225-228 ; De Lacy O’Leary, The Arabic life of St. Pesenthius, PO XXII, 1930, pp. 323-
-335. II est resté cinq versions littéraires de la vie et des miracles de St Pesenthius en arabe et en copte :
a. version arabe, Paris, Bibl. nat., Arabe 4785 (copie par Amelineau d’un document inconnu). Editée et traduite par De Lacy
O’Leary, cf. supra.
b. version arabe, Paris, Bibl. nat., Arabe 4794, plus ancienne et plus courte. Editée et traduite par De Lacy O’Leary, cf. supra.
c. version arabe, Paris, Bibl. nat., Arabe 478b, autre copie du document a.
d. version copte boharique, publiée par E. Amelineau, Un évêque de Keft au VIIe siècle, Paris 1887.
e. version copte sahidique, BM Or. 7024, datée à l’an 985. Editée et traduite par W. A. Budge, Coptic Apocrypha in the
Dialect of Upper Egypt, London 1913, pp. 258-334. Cf. aussi Gawdat Gabra, Untersuchungen zu den Texten über Pesyntheus,
Bischof von Koptos (569-632), Bonn 1984.
8 Budge, Apoc. 79, 81 ; MIE II, pp. 352 et 357.