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Chapitre III

LES ARCHIVES DU MONASTERE

En cours des fouilles menées sur le site du temple
d’Hatchepsout à Deir el-Bahari, en particulier lors
du déblaiement des décombres couvrant les terrasses
supérieure et inférieure du temple, fut trouvé un grand
nombre de documents coptes (ostraca), rédigés en
grande majorité sur des éclats de calcaire et des
fragments de céramique. Un premier grand ensemble
d’ostraca coptes fut dégagé au cours de la première
campagne de travaux de la mission de l’Egypt Explo-
ration Fund, sous la direction de E. Naville, en 1893,
dans les couches supérieures de décombres couvrant
la cour avec l’autel solaire dans la partie Nord de la
terrasse supérieure 1. En ce lieu existait un édifice,
vraisemblablement de la plus ancienne période d’exi-
stence du monastère de St Phoibammon à Deir el-
-Bahari, qui probablement était la résidence de l’évê-
que Abraham, premier supérieur du couvent, et de
ses successeurs 2. Auprès de la résidence de l’évêque
incontestablement fut créée sa chancellerie et vrai-
semblablement les archives du monastère. La majo-
rité des documents trouvés en 1893 provenait juste-
ment des archives du monastère de St Phoibammon.
Quoique ces documents soient non datés, leur grande
majorité remonte aux temps de l’évêque Abraham
et du prêtre Victor, son successeur au rang de supé-
rieur du couvent, et de ce fait peut être placée dans
la première moitié du VIIe siècle. Une partie de ces
documents dut être rédigée par des scribes du cou-

vent, définis par W. E. Crum 3 comme mains A, B
et D. Déjà W.E. Crum identifiait les mains A et B
avec la personne du prêtre Victor qui, dans la pre-
mière période de l’épiscopat d’Abraham, était son
secrétaire. La main D est identifiée avec le moine
David 4, qui résidait dans le monastère de St Phoi-
bammon et vraisemblablement était le scribe du su-
périeur Victor et peut-être même de son successeur
le prêtre Petros 15. Les documents coptes qu’on
peut lier à la période suivante d’activité du monastère
à Deir el-Bahari ne forment qu’un groupe réduit
qu'on peut dater au début du VIIIe siècle. Seuls
certains sont bien datés : ainsi CO 147 est daté
par W.C. Till 6 à l’an 749/750 et CO 218 à l’an 720.
Les ostraca coptes trouvés en 1893 ne sont que par-
tiellement liés à l’activité et le fonctionnement du
monastère de St Phoibammon. Une large partie
de ces documents est liée à l’activité ecclésiastique
et administrative de l’évêque Abraham et dépasse
nettement la région de Thèbes Occidentales. Les do-
cuments provenant de la première saison des travaux
de E. Naville font partie des collections de l’Egypt
Exploration Fund, transmises en 1900 au British
Museum, et aussi des collections du Musée Egyptien
au Caire.

Un second groupe d’ostraca coptes fut retrouvé
par E. Naville7 pendant la seconde campagne de
fouilles sur le site de la terrasse inférieure, dans les

1 Naville, Arch. Rep. 1893-1894, p. 4 ; id., Deir el Bahari, II, p. 5 ; Crum, CO, pp. 89-91 : liste complète des objets provenant
de Deir el-Bahari publiés par W. E. Crum.

2 Cf. infra, p. 46.

3 Crum, CO, p. XV.

4 Ibid., p. XV.

5 Cf. supra, p. 67.

6 Till, Datierung, p. 45.

7 Naville, Arch. Rep. 1893-1894, p. 4; id., Deir el Bahari, II, p. 5.

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