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parmi ces brigands. Nous prenons la direction de Bethléem, très-heureux
d’être sortis à si bon marché d’un si mauvais pas. Au bout d’une demi-
heure de marche, et à peine avions-nous perdu de vue le maudit villaee,
qu’un de nos chameaux tombe de faiblesse sans qu’aucune puissance
humaine puisse le relever. Nos drogmans et nos guides s’accablent d’im-
précations, et pendant qu’on débarde la charge du pauvre animal,
deux bédouins conduisant une troupe de dromadaires qu’ils ramènent
du pâturage, passent à côté de nous, se rendant à Daari. Khalil leur si-
gnifie de descendre pour nous aider. Le premier saute de sa bête, dont Khalil
veut s’emparer de force; le second reste impassible sur sa selle; mais,
voyant que Khalil s’échauffe, il se décide enfin à descendre. Brigandet
s’empare du second chameau, et Khalil, pour se faire mieux compren-
dre, frappe son adversaire d’une grêle de coups de cravache; l’Arabe,
furieux, saisit des pierres, nous en menace, mais nos fusils couchés en
joue pour l’effrayer le pétrifient lui-même; il s’excuse, et aussitôt, lui
et son compagnon faisant contre fortune bon cœur. remplacent nos mau-
vaises montures et se prêtent avec infiniment de grâce au soin de les
charger.
parmi ces brigands. Nous prenons la direction de Bethléem, très-heureux
d’être sortis à si bon marché d’un si mauvais pas. Au bout d’une demi-
heure de marche, et à peine avions-nous perdu de vue le maudit villaee,
qu’un de nos chameaux tombe de faiblesse sans qu’aucune puissance
humaine puisse le relever. Nos drogmans et nos guides s’accablent d’im-
précations, et pendant qu’on débarde la charge du pauvre animal,
deux bédouins conduisant une troupe de dromadaires qu’ils ramènent
du pâturage, passent à côté de nous, se rendant à Daari. Khalil leur si-
gnifie de descendre pour nous aider. Le premier saute de sa bête, dont Khalil
veut s’emparer de force; le second reste impassible sur sa selle; mais,
voyant que Khalil s’échauffe, il se décide enfin à descendre. Brigandet
s’empare du second chameau, et Khalil, pour se faire mieux compren-
dre, frappe son adversaire d’une grêle de coups de cravache; l’Arabe,
furieux, saisit des pierres, nous en menace, mais nos fusils couchés en
joue pour l’effrayer le pétrifient lui-même; il s’excuse, et aussitôt, lui
et son compagnon faisant contre fortune bon cœur. remplacent nos mau-
vaises montures et se prêtent avec infiniment de grâce au soin de les
charger.