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Goupil-Fesquet, Frédéric; Vernet, Horace [Bearb.]
Voyage D'Horace Vernet En Orient: Orné de seize dessins — Paris: Challamel, Éditeur, 1843

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https://doi.org/10.11588/diglit.52903#0262
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leur du journal de Smyrne. M. Van-Lenep, consul de Hollande, ancien
ami de mon grand’père, et que mon arrière-grand-père avait précédé
autrefois au même consulat, reçoit avec empressement les trois insépa-
rables compagnons.—Le 42, l’amiral Lalande nous inviteà dîner à bord
de l’Iena, et promet à M. H. Vernet un grand braniebas à feu avant
notre départ. Le soir, nous dansons en Arabes chez M. de Cballaye; le
bal est fort beau ; tous les officiers de l’escadre s’y trouvent, et quelques-
uns de la marine anglaise. Les dames ont des costumes délicieux, res-
plendissants de diamants et des figures en parfaite harmonie avec
l’éclat de leurs parures. Le 16, à la demande de l’amiral, je donne une
représentation de daguerréotype à bord de l’Iena, en présence du jeune
archiduc Frédéric, prince autrichien; d’un amiral qui l’accompagne et
de plusieurs officiers supérieurs anglais. Je suis en habit à la Nizam au
milieu de tous ces brillants uniformes, et malgré l’embarras que j’en
éprouve, je garde mon sérieux, et l’opération réussit. 11 en résulte un
puff dans le journal de M. Deschamps, et, de plus, mon album daguer-
rien s’enrichit d’une très-belle planche représentant le pont du vaisseau.
Les dîners, les fêtes, les bals et les visites se succèdent pendant notre
séjour, et nous font perdre beaucoup de temps, agréablement il est vrai,
mais sans utilité, car cela nous prive d’une foule d’excursions plus intéres-
santes; mais on se lasse de tout, même de voyager. M. Vernet n’a plus
déjà l’ardeur qui l’animait en partant de France ; il commence à désirer
la patrie, que nous retrouvons déjà dans les sociétés qui nous accueillent.
Le 44, le commandant nous fait visiter le vaisseau dans tous ses dé-
tails. Les matelots que le tambour a avertis sont à leur poste pour le
braniebas. Il y a six artilleurs et un pointeur à chaque pièce de ca-
non; la charge battue réunit les soldats sur le pont. Au signal donné
parle capitaine; on charge les armes; les officiers portent ses ordres
et ses exhortations ; la mousqueterie de la garde monte sur la dunette
pour dominer le feu des Batteries, et un peloton demeure sur le pont. Au
commandement: « Canonniers à vos pièces, » le silence et l’immobilité
régnent dans les rangs; à celui de: «Commence le feu », les cent bouches
d’airain éclatent à la fois ; on se croirait dans un cratère volcanique; la
mousqueterie s’y joint; les coups se succèdent rapidement; le canon
parle seul dans son langage terrible ; une épaisse fumée blanche bordée
de bleu s’élève des flancs' du vaisseau, qui tremble comme s’il renfer-
mait l’enfer tout entier; la voix humaine est étouffée par le tumulte uni-
versel. Puis vient le simulacre d’abordage; un coup de sifflet fait monter
les hommes dans les haubans et les bastingages; les vergues se couvrent
de matelots, qui font pleuvoir les grenades, les coups de fusil et de
 
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