Histoire de l'esprit humain ou mémoires secrets et universels de la république des lettres (3.1765)

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Η I S Τ Ο I RE

irnpraticable comme les Sto'iciens: qui pro-
pose ses sentimens d’une maniere modesle:
qui n’exige point d’@tre cru comme un Ora-
cle: qui doute des choses qu’il nepeut com-

qui ne le rend entiercment


qu’a l’evidence, ä la demonstration; & qui
sair parfairement les raisons & les causes qui
doivent fonder une incertitude railon-
nable.
La modeste retenue de Montagne lui a at-
tir£ plusieurs Adverßires, les Dcvots tou-
jours aussi d^cibfs que hargneux & bilieux,
l’ont injurie groisterement. Deux Philolo-
phes lont rombis dans un defaut aussi grand
Mailebranche & Nicole se sonr d^chain^s
non seulement contre les Livres de Mon-

tagne,

75 Ce qui fait qu’on ne doute de guere de choscs,
c’elf que les cominunes inipreisions on ne les efface j»·
mais, on n’en sofide point le pied; ou git la faute· ou
la foiblelTe: on ne debat que sür les branches: on
ne demanda pas si ceia elf vrai ; nrais s il a ete ainsi,
ou ainsi entendu. On ne demande pas si Galen a rien
dit qui vaille; mais s’il a dir ainsi, ou autrement.
Vra yement c’etoic bien raison que cette bride & con-
trainre de la liberte de nos jugemens, & cetre tyrannie
de nos creances, s’etendit jusques aux Ecoles & aux
Arts. Le Dieu de la Science Scholastique c’elt Alistote :
c’eit Religion de debattre de ses Oidonnances, comme