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Jomard, Edme François [Editor]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 5,1,1: Texte 1): Histoire naturelle — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.4820#0063

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60 COMPARAISON ENTRE LES PLANTES D'EGYPTE

aucune analogie entre elles, et qui présentent chacune des végétaux particuliers,
appropriés à la qualité du sol. Le limon noir, gras et argileux dont est cou-
verte la vallée du Nil ainsi que le Delta, produit beaucoup de plantes que leur
organisation destine à peupler les étangs, les mares, les fossés, les marécages les
plus humides : leur existence est une suite de l'inondation du Nil.

L'autre terrain, celui qui constitue le désert, est tout entier formé de sable :
il ne jouit pas d'un aussi grand nombre de végétaux que le précédent, et ceux
qu'on y trouve ont un aspect particulier qui indique bientôt leur origine. Leurs
racines très-longues et fibreuses font connoître que ces plantes manquent de l'hu-
midité nécessaire à leur végétation; l'instinct végétal (si j'ose me servir de cette
expression) les porte à étendre au loin leurs racines pour pomper les moindres
molécules d'eau répandues dans un grand espace. Leurs tiges, presque toujours
dures et même ligneuses, sont souvent armées d'épines ou d'aiguillons, ou bien
l'extrémité même de leurs feuilles est terminée par une pointe piquante, comme
on le remarque dans certaines espèces de graminées. Leurs fleurs ne sont que
rarement peintes de couleurs bien vives, et généralement elles sont petites et peu
apparentes. Enfin leur feuillage est d'une teinte grisâtre qui n'égayé pas la vue.

L'Egypte , quoique parcourue très-souvent par les voyageurs, est loin d'être
parfaitement connue sous le rapport de l'histoire naturelle. Les recherches de
Prosper Alpin, de Pococke, d'Hasselquist, ont, à la vérité, enrichi la botanique
d'un assez grand nombre de plantes. L'ouvrage dont Forskal est l'auteur, et qui
porte le titre de Flora ALgyptiaco-Arabica, a sur-tout contribué à étendre nos
connoissances ; on y trouve un grand nombre de plantes recueillies en Egypte et
en Arabie, et données comme nouvelles : mais Forskal s'est souvent mépris dans la
nomenclature; il a cherché à établir beaucoup de genres nouveaux, tandis qu'il pou-
voit facilement rapporter ses espèces à des genres connus. Malgré ces défauts, on
trouve dans son ouvrage des descriptions très-exactes et des remarques judicieuses.

Les plantes d'Egypte cultivées à Paris exigent l'orangerie tous les hivers : la serre
chaude ne leur conviendroit pas, elle n'est faite que pour les plantes de la zone
torride; et quoique l'Egypte soit bornée au sud par le tropique du cancer, ses
productions ne sont point les mêmes que celles de la partie de l'Afrique comprise
dans cette zone. La Flore d'Egypte se rapproche plus de celle de Syrie, de Malte,
de Candie , que de celle de Guinée ou d'Abyssinie.

Les plantes de France éprouvent, chaque année, une gelée plus ou moins forte,
qui ne produit sur elles d'autre effet que de suspendre leur végétation : cet effet
se présente de trois manières différentes, selon que les plantes sont annuelles,
vivaces ou ligneuses. Dans le premier cas , elles périssent après avoir répandu
leurs graines en automne ; la graine reste enfouie dans la terre pendant la froide
saison ; au printemps, elle germe et produit de nouveaux individus. Quant aux
plantes vivaces, leurs racines restent également enfouies dans la terre : tant que
dure le froid, elles semblent privées de vie; mais, quand la température s'élève,
elles poussent des tiges et des feuilles, et la plante végète avec une nouvelle
vigueur. Les arbres restent aussi, en hiver, plongés dans une sorte de sommeil
 
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