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Lortet, Louis; Gaillard, Claude
La faune momifiée de l'ancienne Égypte (Band 2) — Lyon, 1909

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https://doi.org/10.11588/diglit.5427#0159
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LES POISSONS DU TOMBEAU DE MERA, A SAKKARA 135

figuré sur ce monument est non pas le Maloptérure, mais bien Heterobranchus bidorsalis,
comme nous l'avons indiqué plus haut à propos de Clarias anguillaris.

Genre ANGUILLA Shaw

ANGUILLA VULGARIS Linné.

Murœna anguilla, Linné, Syst. nat., I, p. 420.

Anguilla nilolica, Heckel, Anguilla œgyptica; Kaup. Catalogue of apodal Fisch of the Brit. mus., p. 40,

pi. V, fig. 28.
Anguilla vulgaris, Giïnther, Calai, of the Brit. mus. vol. VIII, p. 28; Boulenger, The Fishes ofthe Nile,

p. 402, 1907.

L'anguille vulgaire a le corps très allongé, serpentiforme, avec de petites écailles cachées
dans la peau. Le corps est arrondi en avant, comprimé latéralement vers la queue. Les
mâchoires ainsi que le vomer sont garnies de dents en carde. La nageoire dorsale commence à
une assez grande distance delà tète, elle se continue sans interruption avec la caudale et l'anale.

La coloration est assez variable : les individus qui vivent dans les eaux courantes sont en
général d'un vert foncé à reflets métalliques avec le ventre blanchâtre; ceux qui sont péchés dans
les eaux stagnantes sont de couleur brun jaunâtre. Ordinairement le dos est brun olivâtre, le
ventre blanchâtre, les nageoires sont brunes excepté l'anale qui est le plus souvent blanche et
bordée de rose.

Les plus grandes anguilles du Nil atteignent, suivant Boulenger1, 69 centimètres de
longueur.

Anguilla vulgaris a une distribution géographique très étendue : on la rencontre en
Europe, environ jusqu'au 00e degré de latitude nord ; elle se montre également dans l'Atlan-
tique du Nord et sur le pourtour de la Méditerranée sauf, d'après M. Sauvage2, dans le Danube,
la mer Noire et la Caspienne.

Les noms égygtiens de l'anguille vulgaire recueillis par M. Loat et cités par M. Boulenger
sont les suivants: Hannash sur les lacs Menzalé, Bourlos, Edkou et Mariout; Samak taban
ou Taban, au Caire ainsi qu'à Rosette et Béni Souef ; Hie à Assiout, Girgé, Nag' Hamàdi;
Rie el bahr à Assouan : Essin karg entre Chellal et Korosko ; enfin Aman us' lun' ge
gar de Korosko à Halfa.

Sur les bas-reliefs du tombeau de Mera, l'anguille parait représentée dans les figurations
nos5, 29, 30, 35, 39 el 47. On doit remarquer toutefois que ce poisson n'est pas très correctement
dessiné. Dans la silhouette n° 5 de la grande scène de pèche, les nageoires dorsale et anale ne
sont pas suffisamment indiquées. Dans les autres figurations, la nageoire caudale est séparée de
la dorsale et de l'anale alors que. chez l'anguille, ces trois nageoires n'en forment qu'une seule
qui se continue depuis le dos jusqu'à l'anus. On pourrait supposer que le sculpteur de l'ancien
Empire a peut-être voulu représenter un poisson siluroïde, mais ce n'est guère admissible, car
le corps des Silures est beaucoup moins allongé ; en outre, l'artiste n'aurait pas oublié de figurer
les barbillons.

Boulenger, The Fishes of the Nile, p. 402, 1907.
Sauvage, les Poissons, p. 562.
 
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