M. AMÉLINEAU ET SES FOUILLES D'ABYDOS
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découverts par M. Amélineau ? Les deux brochures dont
j'ai inscrit le titre en tête de cet article résument nettement
l'opinion de la majorité des égyptologues en la matière. On
sait qui est M. Jacques de Rougé : M. Capart est un jeune
homme qui, tout en finissant ses études à l'Université de
Bruxelles, s'est adonné aux hiéroglyphes avec une passion
tenace. Il n'a pas encore eu le loisir d'achever des mémoires
originaux, mais dans les résumés qu'il a écrits de doctrines
courantes en égyptologie, il a déployé une facilité d'exposi-
tion, une netteté de critique et une science de la bibliogra-
phie qui font bien augurer de lui pour l'avenir. M. de Rougé
cite les conclusions que j'avais formulées après la première
communication de M. Amélineau et dans lesquelles je cons-
tatais que « le résultat serait déjà des plus importants si
» quelques-uns d'entre [ces personnages] prenaient place
» parmi les Thinites, successeurs du fabuleux Ménès1 ». Et
il ajoute : « M. Maspero n'avait pas vu, je crois, les monu-
» ments eux-mêmes et, en tout cas, il ne pouvait alors con-
» naître ceux qui ont été découverts l'année dernière. Aujour-
» d'hui que certains d'entre eux ont été publiés, on
» peut se rendre compte combien les suppositions de
» M. Maspero étaient prudentes, car les monuments eux-
» mêmes sont venus lui donner pleinement raison 9. » Pour
M. de Rougé, les rois de M. Amélineau ne sont pas les
Mânes, mais les Pharaons des premières dynasties humaines,
et il en est de même pour M. Capart. « M. Maspero, dit-il,
1. Voir plus haut, p. 154 du présent volume.
2. M. de Rougé cite ce que j'ai dit dans le numéro du 8 février 1897
delà Revue critique (cf. p. 157-158 du présent volume). Ce n'était que le
développement de la phrase sommaire que j'avais consacrée à ce point
delà question dans le résumé des observations présentées à l'Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres : « Les analogies... ne nous encoura-
» gent pas à en reculer la date au delà des époques préhistoriques. Il eût
» été bien beau déjà de retrouver quelques noms de souverains appar-
» tenant aux dynasties thinites » (Comptes rendus, 1897, p. 200). J'avais
voulu d'abord écarter tout le fatras de débris appartenant à vingt époques
BlBL. ÉGYPT., T. XXVIII.
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découverts par M. Amélineau ? Les deux brochures dont
j'ai inscrit le titre en tête de cet article résument nettement
l'opinion de la majorité des égyptologues en la matière. On
sait qui est M. Jacques de Rougé : M. Capart est un jeune
homme qui, tout en finissant ses études à l'Université de
Bruxelles, s'est adonné aux hiéroglyphes avec une passion
tenace. Il n'a pas encore eu le loisir d'achever des mémoires
originaux, mais dans les résumés qu'il a écrits de doctrines
courantes en égyptologie, il a déployé une facilité d'exposi-
tion, une netteté de critique et une science de la bibliogra-
phie qui font bien augurer de lui pour l'avenir. M. de Rougé
cite les conclusions que j'avais formulées après la première
communication de M. Amélineau et dans lesquelles je cons-
tatais que « le résultat serait déjà des plus importants si
» quelques-uns d'entre [ces personnages] prenaient place
» parmi les Thinites, successeurs du fabuleux Ménès1 ». Et
il ajoute : « M. Maspero n'avait pas vu, je crois, les monu-
» ments eux-mêmes et, en tout cas, il ne pouvait alors con-
» naître ceux qui ont été découverts l'année dernière. Aujour-
» d'hui que certains d'entre eux ont été publiés, on
» peut se rendre compte combien les suppositions de
» M. Maspero étaient prudentes, car les monuments eux-
» mêmes sont venus lui donner pleinement raison 9. » Pour
M. de Rougé, les rois de M. Amélineau ne sont pas les
Mânes, mais les Pharaons des premières dynasties humaines,
et il en est de même pour M. Capart. « M. Maspero, dit-il,
1. Voir plus haut, p. 154 du présent volume.
2. M. de Rougé cite ce que j'ai dit dans le numéro du 8 février 1897
delà Revue critique (cf. p. 157-158 du présent volume). Ce n'était que le
développement de la phrase sommaire que j'avais consacrée à ce point
delà question dans le résumé des observations présentées à l'Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres : « Les analogies... ne nous encoura-
» gent pas à en reculer la date au delà des époques préhistoriques. Il eût
» été bien beau déjà de retrouver quelques noms de souverains appar-
» tenant aux dynasties thinites » (Comptes rendus, 1897, p. 200). J'avais
voulu d'abord écarter tout le fatras de débris appartenant à vingt époques
BlBL. ÉGYPT., T. XXVIII.
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