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https://doi.org/10.11588/diglit.12129#0302
288 UN NOUVEAU CONTE ÉGYPTIEN
célèbres ou non, furent choisis Fun après l'autre pour héros
par les nouvellistes thébains et memphites, et Ton eut bien-
tôt, à côté des annales authentiques du pays, une suite de
chroniques imaginaires où les faits et les personnages fictifs
se mêlèrent aux faits et aux personnages réels. Les restes de
cette histoire nous sont parvenus à trois degrés, chez les au-
teurs grecs tels qu'Hérodote et Diodore, chez les auteurs
arabes Mourtadi, Ibn-Abd-oul-hakim, Makrizî, Maçoudi et
bien d'autres, directement enfin dans ce qui subsiste des
vieilles bibliothèques égyptiennes.
Les fragments que M.Krall a interprétés et publiés sont
écrits en caractères démotiques. Ils font partie de l'admi-
rable collection que l'archiduc Régnier a su acquérir en
quelques années à peine, et qu'il agrandit chaque jour par
de nouveaux marchés. Ils étaient perdus dans une masse de
débris achetés par M. Graf à Diméh, au Fayoum, vers la
pointe nord-est du Birkét-Kéroun. Là s'élevait un petit sanc-
tuaire consacré à une variété du dieu crocodile en honneur
dans la région, un Sovkou, le Sovkou cle P-aîou, dont les
Grecs du voisinage prononçaient le nom Soknopaios.
Parmi les mille pièces provenant de cette localité et qui
couvrent un espace d'environ trois cents ans, du IIe siècle
avant au IIe siècle après J.-C, quarante-quatre morceaux
de taille différente étaient épars, appartenant à un môme
manuscrit. M. Krall y devina du premier coup les éléments
d'une composition littéraire analogue au roman de Satni-
Khâmois1,et ce lui fut un motif pressant de les étudier,
toute autre affaire cessante. Plusieurs d'entre eux demeu-
rèrent rebelles à la classification, mais la plupart finirent par
s'assembler en trois grandes pièces, dont la première mesure
lm88 de longueur, la seconde 0m79 et la troisième 0m66
1. M. Krall propose de lire la première partie de ce nom Séthon et
de reconnaître dans le héros le prototype du Ss8wv, ipevç toû 'Hfpatarov,
célébré par Hérodote (II, cxlii).
célèbres ou non, furent choisis Fun après l'autre pour héros
par les nouvellistes thébains et memphites, et Ton eut bien-
tôt, à côté des annales authentiques du pays, une suite de
chroniques imaginaires où les faits et les personnages fictifs
se mêlèrent aux faits et aux personnages réels. Les restes de
cette histoire nous sont parvenus à trois degrés, chez les au-
teurs grecs tels qu'Hérodote et Diodore, chez les auteurs
arabes Mourtadi, Ibn-Abd-oul-hakim, Makrizî, Maçoudi et
bien d'autres, directement enfin dans ce qui subsiste des
vieilles bibliothèques égyptiennes.
Les fragments que M.Krall a interprétés et publiés sont
écrits en caractères démotiques. Ils font partie de l'admi-
rable collection que l'archiduc Régnier a su acquérir en
quelques années à peine, et qu'il agrandit chaque jour par
de nouveaux marchés. Ils étaient perdus dans une masse de
débris achetés par M. Graf à Diméh, au Fayoum, vers la
pointe nord-est du Birkét-Kéroun. Là s'élevait un petit sanc-
tuaire consacré à une variété du dieu crocodile en honneur
dans la région, un Sovkou, le Sovkou cle P-aîou, dont les
Grecs du voisinage prononçaient le nom Soknopaios.
Parmi les mille pièces provenant de cette localité et qui
couvrent un espace d'environ trois cents ans, du IIe siècle
avant au IIe siècle après J.-C, quarante-quatre morceaux
de taille différente étaient épars, appartenant à un môme
manuscrit. M. Krall y devina du premier coup les éléments
d'une composition littéraire analogue au roman de Satni-
Khâmois1,et ce lui fut un motif pressant de les étudier,
toute autre affaire cessante. Plusieurs d'entre eux demeu-
rèrent rebelles à la classification, mais la plupart finirent par
s'assembler en trois grandes pièces, dont la première mesure
lm88 de longueur, la seconde 0m79 et la troisième 0m66
1. M. Krall propose de lire la première partie de ce nom Séthon et
de reconnaître dans le héros le prototype du Ss8wv, ipevç toû 'Hfpatarov,
célébré par Hérodote (II, cxlii).