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Maspero, Gaston
Études de mythologie et d'archéologie égyptiennes (Band 7) — Paris, 1913

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https://doi.org/10.11588/diglit.12131#0055
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LES HYKSÔS

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sieurs égyptologues., le prouve. Lorsqu'on a devant soi un
document en lambeaux, on est toujours libre d'en récuser
l'autorité; mais si on admet, malgré les lacunes, le témoi-
gnage d'une partie des fragments, il faut admettre au même
titre le témoignage de l'autre partie. Je continue, pour ma
part, à croire que Goodwin avait raison de penser que le
Papyrus Sallier n° I est dénué de caractère historique : je
le considère comme un conte écrit vers la fin de la XVIIIe dy-
nastie. Il peut nous aider à comprendre ce que les Egyp-
tiens pensaient des Hyksôs longtemps après l'événement;
mais nous n'avons pour le moment aucun moyen de déter-
miner jusqu'à quel point le roman populaire était conforme
à la réalité.

Je suis porté à croire aussi que le père de Cara est allé un
peu loin en déclarant que Manéthon avait accusé à tort les
Hyksôs de barbarie, dans les premiers temps qui suivirent
leur conquête de l'Égypte. D'abord, quel est l'état de la
question? Nous avons un témoignage positif, celui de
Manéthon, puis quelque chose que je ne puis définir un
témoignage, bien que le père de Cara s'en serve fort habi-
lement pour combattre Manéthon. Mariette a découvert
que les rois Hyksôs ont respecté les temples de Tanis, et
que plusieurs d'entre eux ont ou bien élevé ou bien usurpé
des monuments, preuve qu'ils n'étaient pas si barbares
qu'on le disait : le père de Cara en conclut qu'ils n'étaient
pas barbares du tout et que Manéthon, en les chargeant,
s'est laissé entraîner par un préjugé de haine nationale.
L'argument tiré des monuments n'a point de valeur en
l'espèce. Manéthon disait que les premiers Hyksôs avaient
mis le feu aux villes et renversé les temples des dieux, tué
ou asservi les habitants. On avouera, je l'espère, que la
présence d'une demi-douzaine de monuments des Hyksôs
en Egypte ne saurait, à un degré quelconque, prouver que
les Hyksôs ne brûlèrent pas des villes ou ne massacrèrent
pas des fellahs : elle ne prouve même pas qu'ils respec-
 
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