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Maspero, Gaston
Études de mythologie et d'archéologie égyptiennes (Band 7) — Paris, 1913

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https://doi.org/10.11588/diglit.12131#0162
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LA VIE DE REKHMARÀ

qui avaient aidé leurs ancêtres dans la lutte contre les
Pasteurs. Le seul moyen d'arriver à connaître un jour le
détail de cette évolution, c'est d'en agir ainsi que M. New-
berry a fait dans le premier volume de son ouvrage, de
réunir patiemment les monuments qui nous restent d'une
de ces familles, de les comparer, de les interpréter et, no-
tant par le menu ce que leurs inscriptions nous apprennent
de leur vie, de déterminer la condition que chacun d'eux
occupait parmi la société de son temps.

L'évolution était déjà terminée sous Thoutmôsis III, et
Rekhmarâ n'était plus qu'un haut fonctionnaire, de race
noble, il est vrai. Sa vie ne nous montre, à quelques nuances
individuelles près, que la carrière habituelle d'un homme
en place vers le milieu de la XVIIIe dynastie; la peinture que
son tombeau nous en fournit est moins celle de l'individu
lui-même que de la classe entière à laquelle il appartenait
et de la fonction qu'il exerçait. Le principe qui présidait à
la décoration des hypogées d'alors n'avait pas changé depuis
les vieilles époques memphites, mais il avait reçu des
applications nouvelles qui avaient modifié singulièrement
la nature et l'ordonnance des motifs. Il s'agissait toujours
pour le mort de récupérer complètement dans l'autre monde
la même fortune dont il avait joui dans celui-ci; seulement,
tandis que jadis on admettait a priori son droit à résider
au tombeau et à s'approprier tous les biens y représentés,
maintenant on jugeait nécessaire à sa prospérité de le
justifier longuement. Pour qu'un Egyptien des temps
memphites fût le maître effectif de son mastaba, il suffisait
d'inscrire son nom et ses titres sur les stèles et sur les
murailles, sans qu'il fût besoin de démontrer que les titres
inscrits fussent réellement les siens. Celui qui s'intitulait
Jils du roi, connu du roi, ami du roi, qui se disait chef de
tous les travaux du Pharaon, ou son général, ou son maître
des cérémonies, ou son médecin, les habitants de l'autre
terre le croyaient sur parole, et ils lui accordaient parmi
 
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