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https://doi.org/10.11588/diglit.12131#0161
LA VIE DE REKHMARÂ
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sous Thoutmôsis Ier', et, autant qu'on en peut juger, il
fonda solidement la grandeur de la race. Cet Ahmôsis eut
pour fils un certain Amatou, qui remplit les mêmes fonc-
tions que son père, probablement au temps de Thout-
môsis Ier et de Thoutmôsis II, ainsi qu'auprès de la reine
Hâtshopsouîtou. Il lui vint, de son mariage avec la dame
Taâmatou, dix enfants, dont l'aîné, Ousirou, succéda, —
directement ou non, on ne sait, — aux emplois paternels,
passé l'an XXI du règne de Thoutmôsis III. Le troisième de
ses fils, Nofîroubnou, simple prêtre d'Amon, eut huit en-
fants, dont l'aîné fut notre Rekhmarâ". La plupart de ces
personnages ont laissé des traces de leur existence non
seulement à Thôbes, mais dans d'autres localités ; Ousirou,
par exemple, avait creusé au Gebel Silsiléh une sorte de
chapelle où il est représenté avec tous les siens. Rien n'est
plus curieux ni plus utile que de suivre ainsi, génération
après génération, à travers l'histoire du temps, l'une de ces
grandes familles qui présidèrent aux destinées de Thèbes,
pendant les siècles glorieux de l'Egypte. Le nombre n'en
était pas fort considérable ; il semble bien qu'on en comptât
une vingtaine au plus dont les membres, s'entremariant
continuellement, finirent en peu de temps par concentrer
entre leurs mains toute l'administration de la ville, quel-
quefois même toute celle de l'Egypte. Les rapports qui les
unissaient à la dynastie sont mal définis encore, et nous ne
saisissons pas bien les procédés par lesquels les'Pharaons
de la lignée d'Ahmôsis transformèrent en une véritable
noblesse cle cour la descendance de ces petits barons locaux,
1. M. Nevvberry (The Life of Rekhmarâ, p. 14-18) cite Ahmôsis
sous Hâtshopsouîtou ou à l'époque qui précéda immédiatement cette
princesse. Comme Ahmôsis est l'arrière-grand-père de Rekhmarâ, il
me paraît prudent de reculer ce personnage d'une génération, jusque
sous Aménôthès Ier.
2. Pour compléter les indications de M. Newberry, j'ajouterai que la
tombe de Manakhpirrisonbou, fils de Rekhmarâ, a été découverte en
1883-1884 â Shéikh Abd-el-Gouruah.
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sous Thoutmôsis Ier', et, autant qu'on en peut juger, il
fonda solidement la grandeur de la race. Cet Ahmôsis eut
pour fils un certain Amatou, qui remplit les mêmes fonc-
tions que son père, probablement au temps de Thout-
môsis Ier et de Thoutmôsis II, ainsi qu'auprès de la reine
Hâtshopsouîtou. Il lui vint, de son mariage avec la dame
Taâmatou, dix enfants, dont l'aîné, Ousirou, succéda, —
directement ou non, on ne sait, — aux emplois paternels,
passé l'an XXI du règne de Thoutmôsis III. Le troisième de
ses fils, Nofîroubnou, simple prêtre d'Amon, eut huit en-
fants, dont l'aîné fut notre Rekhmarâ". La plupart de ces
personnages ont laissé des traces de leur existence non
seulement à Thôbes, mais dans d'autres localités ; Ousirou,
par exemple, avait creusé au Gebel Silsiléh une sorte de
chapelle où il est représenté avec tous les siens. Rien n'est
plus curieux ni plus utile que de suivre ainsi, génération
après génération, à travers l'histoire du temps, l'une de ces
grandes familles qui présidèrent aux destinées de Thèbes,
pendant les siècles glorieux de l'Egypte. Le nombre n'en
était pas fort considérable ; il semble bien qu'on en comptât
une vingtaine au plus dont les membres, s'entremariant
continuellement, finirent en peu de temps par concentrer
entre leurs mains toute l'administration de la ville, quel-
quefois même toute celle de l'Egypte. Les rapports qui les
unissaient à la dynastie sont mal définis encore, et nous ne
saisissons pas bien les procédés par lesquels les'Pharaons
de la lignée d'Ahmôsis transformèrent en une véritable
noblesse cle cour la descendance de ces petits barons locaux,
1. M. Nevvberry (The Life of Rekhmarâ, p. 14-18) cite Ahmôsis
sous Hâtshopsouîtou ou à l'époque qui précéda immédiatement cette
princesse. Comme Ahmôsis est l'arrière-grand-père de Rekhmarâ, il
me paraît prudent de reculer ce personnage d'une génération, jusque
sous Aménôthès Ier.
2. Pour compléter les indications de M. Newberry, j'ajouterai que la
tombe de Manakhpirrisonbou, fils de Rekhmarâ, a été découverte en
1883-1884 â Shéikh Abd-el-Gouruah.