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Mouriez, Paul: La mer rouge, extrait d'une étude inédite ayant pour titre "L'occident et l'orient"
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.11323#0065
LA MER ROUGE,
EXTRAIT D'UNE
ÉTUDE INÉDITE AYANT POUR TITRE L'OCCIDENT ET L'ORIENT,
PAR M. PAUL MOURIEZ,
Membre correspondant de l'Institut égyptien.
L'entreprise du percement de l'isthme de Suez, si elle est
menée à bonne fin, fera pour la mer Rouge et les contrées
qui lui sont riveraines, ce que l'ouverture des grandes voies
de communication, dans les cités populeuses, fait pour cer-
tains quartiers perdus, en les livrant subitement au bruit,
au mouvement, à la lumière; mais l'impasse, devenue grand
chemin, ne recueillera pas, sans quelque peine, les bénéfices
de cette brusque transition; certains préjugés, pour ainsi dire
historiques, continueront de s'attacher aux endroits mal famés
de ce coin, jadis désert, du vieux monde. Déjà ne figurent-ils
pas, pour une part notable, dans l'opposition que rencontre
l'œuvre éminente patronnée par S. A. Mohammed-Said, et
poursuivie avec tant de constance par M. Ferdinand de Les-
seps ? Ces préjugés seront d'autant plus difficiles à déraciner
que, sans être dépourvus de toute espèce de fondement, ils
ont eu et ont encore pour propagateurs des intérêts dont,
malheureusement, la véracité est le moindre souci.
EXTRAIT D'UNE
ÉTUDE INÉDITE AYANT POUR TITRE L'OCCIDENT ET L'ORIENT,
PAR M. PAUL MOURIEZ,
Membre correspondant de l'Institut égyptien.
L'entreprise du percement de l'isthme de Suez, si elle est
menée à bonne fin, fera pour la mer Rouge et les contrées
qui lui sont riveraines, ce que l'ouverture des grandes voies
de communication, dans les cités populeuses, fait pour cer-
tains quartiers perdus, en les livrant subitement au bruit,
au mouvement, à la lumière; mais l'impasse, devenue grand
chemin, ne recueillera pas, sans quelque peine, les bénéfices
de cette brusque transition; certains préjugés, pour ainsi dire
historiques, continueront de s'attacher aux endroits mal famés
de ce coin, jadis désert, du vieux monde. Déjà ne figurent-ils
pas, pour une part notable, dans l'opposition que rencontre
l'œuvre éminente patronnée par S. A. Mohammed-Said, et
poursuivie avec tant de constance par M. Ferdinand de Les-
seps ? Ces préjugés seront d'autant plus difficiles à déraciner
que, sans être dépourvus de toute espèce de fondement, ils
ont eu et ont encore pour propagateurs des intérêts dont,
malheureusement, la véracité est le moindre souci.