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LES TRIBUS ET LEURS DIEUX

en soit, le dieu Bôrroaônos (bwl-rw'-'n’ ?) semble une figure assez archaïque ; on ne
serait pas étonné de le trouver associé à 'Aglibôl et Malakbel dans leur sanctuaire-jardin.
Le texte suivant apporte l’information que le sanctuaire possédait un bain 141 :
Θομαλλαχις 'Αδδουδανου του Ίαριβωλεους του 'Αδδουδανου του Φιρμωνος οί άπο φυλής Χω-
νευτών τει,μης ενεκεν φειλοτειμησαμένην δηνάρια δισχείλια πεντακόσια εις οικοδομήν βαλανεΐου
Αγιλβωλου και Μαλαχιβηλου -9-εών ...
« Thomallachis, fille de Haddûdan, fils de Yarhîbôlâ Phirmon, les membres de la tribu
des Chônites en son honneur, parce qu’elle a offert 2500 deniers pour la construction du
bain des dieux 'Aglibôl et Malakbel »...
La date correspond à 182 p.C. Par ailleurs, un bain plus ancien est attesté par l’inscrip-
tion de son hypocauste, responsable du chauffage vers 150, qui avait offert aux dits dieux
un jardin consacré( ?)142, différent du « bois sacré » puisque ce dernier est déjà connu
beaucoup plus tôt.
Près de l’Agora, un fragment d’architrave a été retrouvé qui atteste l’existence d’une
salle de banquet (symposion) avec un portique (?), consacrée à 'Aglibôl et Malakbel143.
Deux ex-votos privés mis à part144, on se souviendra d’une liste du thiase sur un autel
dédié à ces deux dieux 145 en 34 p.C. (fig. 7) ; cette inscription commence par la formule
'lf dh 'bdw bny mrzłi ’ln l'glbwl wlmlkbl ’/Â[y’]. Une épitaphe inédite présente un certain
Artaban qui était « afkal de 'Aglibol et Malakbel » 146. Plusieurs lampes à l’inscription
« 'Aglibôl et Malakbel »147 ainsi que des tessères 148 témoignent de l’importance et
vivacité du culte qui a trouvé son chemin même à Rome 149, où un Palmyrénien a offert
en 236 un signum à ces dieux (σίγνον άργυροΰν συν παντι κό<(ζ)μω, traduit par smyf dy
ksp’ wtsbyth, « séméion d’argent et son ornamentation » 15°).
L’existence du « bois sacré » résulte déjà d’un bas-relief du temple de Bel du début
du Ier siècle p.C. 151 ; dans l’inscription d’une statue qui semble dater de 17 a.C.d’après
J. Teixidor, on restituera comme dédicants 'glbwl wmlkbl wbny krnr , « 'Aglibôl et Malakbel
et les benê Komarê » au lieu d’un nom de personne 'Aglibôlâ, inconnu par ailleurs152.
Le lieu de culte était certainement encore plus ancien.
C’est dans ce bois, que l’usage archaïque nommait en cananéen gnf ’lym, que la tribu,
au nom de même origine (benê Kôhanîm, Χωνεϊται), vénérait les dieux appartenant à la
plus ancienne couche du panthéon palmyrénien 15 3. Il s’agit sans doute d’une corporation
140 D’autres exégèses : R. de Vaux, RB 48, 1939, p. 157 ; E. Littmann, Orientalia 11, 1942, p. 293 ;
Milik, p. 48.
141 Berytus 3, 1936, p. 109; pour la fatruUe> cf. Inv. IX, 25.
142 Syria 47, 1970, p. 319 suiv. (= RSP 162), cf. Z. Borkowski, Chronique d’Egypte, 43, 1968,
pp. 326-328.
143 Inv. X, 144.
144 Syria 19, 1938, pp. 80-81, n° 33, 34.
145 CIS II 3980.
146 Un hypogée de la nécropole sud-est.
147 RSP 210, Syria 17, 1936, p. 262.
148 RTP 155-162.
149 Syria 18, 1937, pl. 31 et CIS II 3902.
150 Hatra, n° 52, 74, 75, cf. A. C a q u o t, Syria 32, 1955, p. 61.
151 Syria 15, 1934, p. 172 suiv. et RTP 162.
152 Inv. XI, 84 (= CIS II 3969).
153 Syria 18, 1937, pp. 199-210; 48, 1971, pp. 101-102; R. du Mesnil du Buisson, MUSJ 39,
1964, p. 184 suiv.; J. Wais, StP. 4, 1970, pp. 5-68,
 
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