ET COUTUMES RELIGIEUSES. i9
ARTICLE XX.
Religion des Mexicains, ' v
D e tous les peuples américains subjuges par les espagnols , les
mexicains sont ceux dont les écrivains européans ayent le plus défi-
guré la croyance. Les Cortez, & tous ceux qui contribuèrent à
détruire l'empire respeclable du Mexique , avoient trop d'intérêt
à nous peindre ces peuples sous des couleurs noires & désagréa-
bles , pour qu'ils ne se fût pas efforcé d'employer le crayon de
l'imposture, afin de pallier leurs brigandages & leurs fureurs. Quoi
qu'il en soit, il paroît, à travers du voile obscur qui cache le ber-
ceau des mexicains , que cette nation tiroit son origine des parties
les plus septentrionales de l'Amérique. Longtems ils vécurent errants
& vagabonds au milieu des forêts ? sans aucun autre gouvernement
que celui qu'indique la nature à des familles dispersées. Chassés pat
d'autres peuples plus puiiîans qu eux ou attirés par la richesse du ter-
roir & la douceur du climat, ils s'approchèrent successivement du
Mexique & îîs s'établirent enfin dans cette belle partie du nouveau
monde. A quelle époque se sit cette migration 1 quels furent les chefs
qui se chargèrent de les conduire l en quel pays du monde ce peuple
avoit-ilpris nauTance? c'est ce que tous les savans ne pourront jamais
approfondir.
Les mexicains n'étoient encore que des chasseurs qui adoroient un
être suprême sous le nom de VitrfiputrJ.i. Ce Vitzliputzli , quelque
barbare que paroisie son nom , étoir le même que le Zéus des grecs,
le Baal des philistins , l'Ormus des perses, le Jupiter des romains ,
le Tien des chinois , le Sommonacodum des siamois , le Gomya
des hottentots , le God des peuples scandinaves , enfin , le créateur
de la nature. Après cette divinité , source de tous les biens que
le ciel envoyé aux hommes, la lithurgie mexicaine plaçoit le soleil.
Les différents génies dont ces peuples prétendoient que la nature
étoit animée , venoient ensuite chacun sélon l'importance des fondions
qui lui avoient été a (lignées par le tout-pui siant. Enfin , on comptoit
Tome II, C 2
ARTICLE XX.
Religion des Mexicains, ' v
D e tous les peuples américains subjuges par les espagnols , les
mexicains sont ceux dont les écrivains européans ayent le plus défi-
guré la croyance. Les Cortez, & tous ceux qui contribuèrent à
détruire l'empire respeclable du Mexique , avoient trop d'intérêt
à nous peindre ces peuples sous des couleurs noires & désagréa-
bles , pour qu'ils ne se fût pas efforcé d'employer le crayon de
l'imposture, afin de pallier leurs brigandages & leurs fureurs. Quoi
qu'il en soit, il paroît, à travers du voile obscur qui cache le ber-
ceau des mexicains , que cette nation tiroit son origine des parties
les plus septentrionales de l'Amérique. Longtems ils vécurent errants
& vagabonds au milieu des forêts ? sans aucun autre gouvernement
que celui qu'indique la nature à des familles dispersées. Chassés pat
d'autres peuples plus puiiîans qu eux ou attirés par la richesse du ter-
roir & la douceur du climat, ils s'approchèrent successivement du
Mexique & îîs s'établirent enfin dans cette belle partie du nouveau
monde. A quelle époque se sit cette migration 1 quels furent les chefs
qui se chargèrent de les conduire l en quel pays du monde ce peuple
avoit-ilpris nauTance? c'est ce que tous les savans ne pourront jamais
approfondir.
Les mexicains n'étoient encore que des chasseurs qui adoroient un
être suprême sous le nom de VitrfiputrJ.i. Ce Vitzliputzli , quelque
barbare que paroisie son nom , étoir le même que le Zéus des grecs,
le Baal des philistins , l'Ormus des perses, le Jupiter des romains ,
le Tien des chinois , le Sommonacodum des siamois , le Gomya
des hottentots , le God des peuples scandinaves , enfin , le créateur
de la nature. Après cette divinité , source de tous les biens que
le ciel envoyé aux hommes, la lithurgie mexicaine plaçoit le soleil.
Les différents génies dont ces peuples prétendoient que la nature
étoit animée , venoient ensuite chacun sélon l'importance des fondions
qui lui avoient été a (lignées par le tout-pui siant. Enfin , on comptoit
Tome II, C 2