ET COUTUMES RELIGIEUSES. 49
EUROPE.
SUITE DE LA RELIGION NATURELLE.
ARTICLE XXIV.
Religion de ceux des peuples d'Europe qui ont conservé U religion
naturelle,
/Europe est partagée entre trois grandes religions principales ; le
judaifme , le christianifme & le mahométifme. La religion naturelle ,
sur les débris de laquelle ces cultes fe font établis, ne fubfifte plus que
chez un fort petit nombre de peuples, que nos millionnaires ont méprifés,
ou parmi lefquels ils n'ont pu élever des autels. Tels font les kamtfcha-
dales, les lapons, & quelques autres petites peuplades que la nature a
placées à l'extrémité du nord. Le peu de commerce qu'on entretient avec
ces nations innocentes, l'ignorance dans laquelle elles se plaifent à vivre ,
leur éloignement, la rigueur du climat qu'elles habitent, le peu de CÏ-
vilisation apparente qui règne dans ces bords , tout cela a opposé , juf-
qu'à préfent, des obftacles presque infurmontables à la curiosïté de ceux
qui ont voulu approfondir leur croyance & leurs cérémonies religieuses.
La plupart des voyageurs qui ont pénétré chez elles, étoient ou igno-
rans , ou prévenus ; & , au lieu de nous tracer les mœurs & la théologie
de ces peuples , ils ne nous ont déployé que leurs propres superftitions ,
leurs préjugés , leur solie. Ainsi, sorcés de composer notre ouvrage , a
la lueur d'un tel ssambeau , nous ne marcherons qu'en tâtonnant, pour
ne pas fubstituer l'erreur à la vérité ; & souvent les conséquences que la
faine raison nous suggérera des saits même que nous apprennent ces his-
toriens dangereux & infidèles, nous mettront à portée de découvrir a
vérité que nous nous empreffons à chercher.
Tome IL
EUROPE.
SUITE DE LA RELIGION NATURELLE.
ARTICLE XXIV.
Religion de ceux des peuples d'Europe qui ont conservé U religion
naturelle,
/Europe est partagée entre trois grandes religions principales ; le
judaifme , le christianifme & le mahométifme. La religion naturelle ,
sur les débris de laquelle ces cultes fe font établis, ne fubfifte plus que
chez un fort petit nombre de peuples, que nos millionnaires ont méprifés,
ou parmi lefquels ils n'ont pu élever des autels. Tels font les kamtfcha-
dales, les lapons, & quelques autres petites peuplades que la nature a
placées à l'extrémité du nord. Le peu de commerce qu'on entretient avec
ces nations innocentes, l'ignorance dans laquelle elles se plaifent à vivre ,
leur éloignement, la rigueur du climat qu'elles habitent, le peu de CÏ-
vilisation apparente qui règne dans ces bords , tout cela a opposé , juf-
qu'à préfent, des obftacles presque infurmontables à la curiosïté de ceux
qui ont voulu approfondir leur croyance & leurs cérémonies religieuses.
La plupart des voyageurs qui ont pénétré chez elles, étoient ou igno-
rans , ou prévenus ; & , au lieu de nous tracer les mœurs & la théologie
de ces peuples , ils ne nous ont déployé que leurs propres superftitions ,
leurs préjugés , leur solie. Ainsi, sorcés de composer notre ouvrage , a
la lueur d'un tel ssambeau , nous ne marcherons qu'en tâtonnant, pour
ne pas fubstituer l'erreur à la vérité ; & souvent les conséquences que la
faine raison nous suggérera des saits même que nous apprennent ces his-
toriens dangereux & infidèles, nous mettront à portée de découvrir a
vérité que nous nous empreffons à chercher.
Tome IL