ET COUTUMES RELIGIEUSES.
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Religion des Lapons,
Les peuples qui habitent la Laponie , sont partagés entre deux reli- Figures,
gions ; la religion naturelle , que ces nations paroissent avoir conservée,
depuis leur établisfement jusqu'à nos jours, & le christianisme , que des
millionnaires suédois ont porté chez elles. Il ne sera question ici que de
la première, la séconde trouvera sa place à l'article du christianisme. Si
on en croyoit Seheffer, celui des voyageurs qui paraît avoir le mieux
approfondi les mœurs & les usages de ce peuple isolé ; ils professent ,
•comme les chrétiens, le dogme de la trinité ( fig. loi ). La pre- l0t'
miere portion de cette triple divinité , s'appelle Tiermes ou Thoron,
Dieu du tonnerre ; la séconde s'appelle Storjunkare ; & celle-ci paraît
avoir le gouvernement de l'univers. Enfin , la dernière s'appelle Baivre
ou /umala , nom que les lapons donnent au soleil. Quelques-uns y ajou-
tent une quatrième personne, qu'ils appellent Wirkes-Accha. Nous
femmes fort éloigné d'adopter les rêveries que débite à ce sujet l'écrivain
suédois. Les lapons, n'adorent comme toutes les autres nations , qui ont
conservé la religion naturelle , qu'un Dieu unique , un être souveraine-
ment intelligent, en qui réside une puissance sans bornes, & dont tous les
attributs sont fort au-dessus de l'esprit humain ; peut-être l'adorent-ils
sous différentes dénominations ; peut-être lui rendent-ils leurs hommages
sous les formes qui conviennent mieux & à leur intelligence & à leurs
besoins ; mais cet usage qui sut celui de tous les peuples de la terre, &
qui fut sur-tout si long-tems suivi par les grecs. & par les romains , peut
ne donner aucune atteinte à leur orthodoxie sur l'unité d'un Dieu.
Les lapons adorent la divinité par des sacrifices sanglants ; & les vic-
times qu'ils choisiuent pour ce sujet, sont ordinairement des rennes, des
chats, des chiens , des poules ou des agneaux. Ces peuples choisissent par-
ticulièrement l'automne, pour offrir, d'une manière plus solemnelle , ces
sacrifices à la divinité ; & cet usage a pour motif la croyance où ils sont
qu'ils ont beaucoup plus grand besoin des secours du ciel pendant l'hiver,
chez eux toujours long & rigoureux.
Les lapons sont, de tous les peuples , les plus entêtés de la sorcelle-
rie ; & il en doit être ainsi chez une nation idiote & qui n'a aucune con-
noissance de la physique. Quelques auteurs vantent sérieusement leur
Tome IL H
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Religion des Lapons,
Les peuples qui habitent la Laponie , sont partagés entre deux reli- Figures,
gions ; la religion naturelle , que ces nations paroissent avoir conservée,
depuis leur établisfement jusqu'à nos jours, & le christianisme , que des
millionnaires suédois ont porté chez elles. Il ne sera question ici que de
la première, la séconde trouvera sa place à l'article du christianisme. Si
on en croyoit Seheffer, celui des voyageurs qui paraît avoir le mieux
approfondi les mœurs & les usages de ce peuple isolé ; ils professent ,
•comme les chrétiens, le dogme de la trinité ( fig. loi ). La pre- l0t'
miere portion de cette triple divinité , s'appelle Tiermes ou Thoron,
Dieu du tonnerre ; la séconde s'appelle Storjunkare ; & celle-ci paraît
avoir le gouvernement de l'univers. Enfin , la dernière s'appelle Baivre
ou /umala , nom que les lapons donnent au soleil. Quelques-uns y ajou-
tent une quatrième personne, qu'ils appellent Wirkes-Accha. Nous
femmes fort éloigné d'adopter les rêveries que débite à ce sujet l'écrivain
suédois. Les lapons, n'adorent comme toutes les autres nations , qui ont
conservé la religion naturelle , qu'un Dieu unique , un être souveraine-
ment intelligent, en qui réside une puissance sans bornes, & dont tous les
attributs sont fort au-dessus de l'esprit humain ; peut-être l'adorent-ils
sous différentes dénominations ; peut-être lui rendent-ils leurs hommages
sous les formes qui conviennent mieux & à leur intelligence & à leurs
besoins ; mais cet usage qui sut celui de tous les peuples de la terre, &
qui fut sur-tout si long-tems suivi par les grecs. & par les romains , peut
ne donner aucune atteinte à leur orthodoxie sur l'unité d'un Dieu.
Les lapons adorent la divinité par des sacrifices sanglants ; & les vic-
times qu'ils choisiuent pour ce sujet, sont ordinairement des rennes, des
chats, des chiens , des poules ou des agneaux. Ces peuples choisissent par-
ticulièrement l'automne, pour offrir, d'une manière plus solemnelle , ces
sacrifices à la divinité ; & cet usage a pour motif la croyance où ils sont
qu'ils ont beaucoup plus grand besoin des secours du ciel pendant l'hiver,
chez eux toujours long & rigoureux.
Les lapons sont, de tous les peuples , les plus entêtés de la sorcelle-
rie ; & il en doit être ainsi chez une nation idiote & qui n'a aucune con-
noissance de la physique. Quelques auteurs vantent sérieusement leur
Tome IL H