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Picart, Bernard [Hrsg.]
Cérémonies Et Coutumes Religieuses De Tous Les Peuples Du Monde: Représentées par des Figures, dessinées & gravées par Bernard Picard, & autres habiles artistes. Ouvrage qui comprend l'histoire philosophique de la Religion des Nations des deux hémispheres ; telles que celle des Brames, des Peguans, des Chinois, des Japonois, des Thibetins, & celle des différens Peuples qui habitent l'Asie & les Isles de l'Archipélague Indien ; celle des Mexicains, des Péruviens des Brésiliens, des Groënlandois, des Lapons, des Caffres, de tous les peuples de la Nigritie, de l'Ethiopie & du Monomotapa ; celle des juifs, tant anciens que modernes, celle des musulmans & des différentes Sectes qui la composent ; enfin celle des Chrétiens & de cette multitude de branches dans lesquelles elle est subdivisée par une société de gens de lettres (Band 2) — Amsterdam, Paris, 1783

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https://doi.org/10.11588/diglit.9744#0058
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CÉRÉMONIES

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SECTION PREMIERE.
Religion des Kamtfchddales.
On comprend sous le nom de Kamtschatka, patrie des kamtschadales,
cette grande peniniule qui borne l'Asie au nord-est, & qui s'étend du
nord au midi, vers le septieme degré trente minutes. Nous devons la
description de ce pays à M. Krasheninicoff, jeune étudiant de Moscou,
que l'impératrice, Anne de Russie, envoya en 1733 , avec plusieurs
autres savans, pour découvrir cette région. La jeunesse de l'auteur , son
inexpérience, le peu de progrès que la philosophie avoit fait alors en
Russîe , tout cela a fait glilîer beaucoup d'erreurs dans son ouvrage. Ce-
pendant, comme il est le plus précieux & le plus détaillé que nous
ayons sur ce sujet, il nous force à en faire usage , en modifiant par nos
réssexions ce qui nous paroîtra manifestement erroné.
« Les kamtschadales , dit notre auteur , ont conçu de la divinité
» des idées ablurdes, ridicules & extravagantes. Ils n'en parlent que
» pour s'en mocquer ; & s'il leur arrive quelques malheurs, ils l'acca-
» blent de malédictions & de blasphêmes. » On sent de quel poids doit
être une telle inculpation sous la plume du jeune observateur moscovite.
Les kamtschadales ne forment pas une société de foux ; & les annales du
monde ne nous apprennent point qu'une telle république ait jamais existé
dans l'univers. Ces peuples ont une religion ; c'est celle de la nature. Ils
adorent un Dieu unique, comme le firent autrefois les patriarches ; ils
appellent cette divinité Cutchu, nom qui correlpond à celui que nous
donnons au tout-puilsant. Ils l'adorent & le respeétent de tout leur pouvoir;
les hommages extérieurs qu'ils lui rendent, sont analogues à leurs usages,
à leur mœurs , à l'état de civilisation où se trouve leur république. Ils ne
lui élèvent pas des temples éclatans, tels que ceux dont les grecs, les
romains & d'autres nations aulsi puilsantes & aulsi fastueuses alimentoient
leur orgueil. Un pillier, entouré de haillons , & placé dans une vaste
plaine, est le seul san£hiaire que leur pauvreté leur permet de construire
à l'honneur de la divinité ; tel est leur respeét. pour ce lieu saint, que
chaque lois qu'ils en approchent, ils y offrent en sacrifice des pièces de
poistbns , ou diverses autres choses qui servent à leur nourriture. Un
kamtschadale qui passeroit dans cet endroit sans s'acquitter à ce sujet,
 
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