ET COUTUMES RELIGIEUSES. 93
SECT ION III.
Religion des Musidmans.
Cette religion,, qui, comme le judaisme, ne dissère de la religion Figures,
naturelle , que dans lés pratiques extérieures , s'est assujettie la plus riche,
la plus belle & la plus vaste portion de notre hémisphere. Mahomet en
est le fondateur. Ce grand homme, l'un des plus illustres & des plus
intrépides sectaires qui aient tourmenté la terre, étoitiiïu de l'une des prin-
cipales familles des arabes ; &, si l'on en croit sa généalogie (sig. 118 ), «i8-
il tiroit son origine d'Ismaël, fils du patriarche Abraham. Il naquit,
dit-cn , le 22 avril de Y année 578 de l'ère des chrétiens. Le berceau
dun tel prophète devoit être continuellement environné de prodiges ;
&, en effet, les docteurs musulmans assurent qu'il s'en opéra un très-
grand nombre à sa naissance. Quoi qu'il en soit de ces miracles, qu'on
nous permettra de passer sous silence, il paroît certain que Mahomet
étant parvenu à l'âge de douze ans, Abu-Taleb , son oncle , chargé de
son éducation 3 le mena voyager avec lui dans la Syrie, afin de le per-
fectionner dans le commerce qu'il vouloir lui faire embrasser. Arrivé à
Bosray ces deux arabes allèrent visiter un monastere où ils surent ac-
ceuillis par un moine nestorien , qui, dans un siecie où tous les moines
croupissoient dans la plus honteûse barbarie, passbit pour être éclairé.
Ce moine, que les chrétiens des siecles postérieurs ont chargé de tant
d'imprécations , s'appelloit Sergius. L'extrême vivacité de Mahomet ,
son air spirituel & modeste frappèrent ce religieux , qui dès-lors s'inté-
ressa à son sort, & lui aida, dit-on , beaucoup dans la suite à la compo-
sition de son alcoran.
De retour à la Mecque , Mahomet jugea dès-lors qu'il pourroit ren-
dre un jour son nom mémorable. Frappé des éloges qu'il avoir reçus de
Sergius , & encouragé par la stupidité de ses compatriotes , il s'essorça
de mériter leur bienveillance & de sixer sur lui leurs regards. Toutes ses
actions portoient le caractère de la sagesse & de la modestie ; il s'étudia
à acquérir de la valeur , genre de mérite beaucoup plus estimable qu'au-
cun autre chez un peuple séroce & indiscipliné ; ensin , il assectoit un
attachement sincere à la religion & aux préjugés des arabes, pour mé-
riter de plus en plus leur elUme. Lorsque Mahomet eût atteint l'âge de
SECT ION III.
Religion des Musidmans.
Cette religion,, qui, comme le judaisme, ne dissère de la religion Figures,
naturelle , que dans lés pratiques extérieures , s'est assujettie la plus riche,
la plus belle & la plus vaste portion de notre hémisphere. Mahomet en
est le fondateur. Ce grand homme, l'un des plus illustres & des plus
intrépides sectaires qui aient tourmenté la terre, étoitiiïu de l'une des prin-
cipales familles des arabes ; &, si l'on en croit sa généalogie (sig. 118 ), «i8-
il tiroit son origine d'Ismaël, fils du patriarche Abraham. Il naquit,
dit-cn , le 22 avril de Y année 578 de l'ère des chrétiens. Le berceau
dun tel prophète devoit être continuellement environné de prodiges ;
&, en effet, les docteurs musulmans assurent qu'il s'en opéra un très-
grand nombre à sa naissance. Quoi qu'il en soit de ces miracles, qu'on
nous permettra de passer sous silence, il paroît certain que Mahomet
étant parvenu à l'âge de douze ans, Abu-Taleb , son oncle , chargé de
son éducation 3 le mena voyager avec lui dans la Syrie, afin de le per-
fectionner dans le commerce qu'il vouloir lui faire embrasser. Arrivé à
Bosray ces deux arabes allèrent visiter un monastere où ils surent ac-
ceuillis par un moine nestorien , qui, dans un siecie où tous les moines
croupissoient dans la plus honteûse barbarie, passbit pour être éclairé.
Ce moine, que les chrétiens des siecles postérieurs ont chargé de tant
d'imprécations , s'appelloit Sergius. L'extrême vivacité de Mahomet ,
son air spirituel & modeste frappèrent ce religieux , qui dès-lors s'inté-
ressa à son sort, & lui aida, dit-on , beaucoup dans la suite à la compo-
sition de son alcoran.
De retour à la Mecque , Mahomet jugea dès-lors qu'il pourroit ren-
dre un jour son nom mémorable. Frappé des éloges qu'il avoir reçus de
Sergius , & encouragé par la stupidité de ses compatriotes , il s'essorça
de mériter leur bienveillance & de sixer sur lui leurs regards. Toutes ses
actions portoient le caractère de la sagesse & de la modestie ; il s'étudia
à acquérir de la valeur , genre de mérite beaucoup plus estimable qu'au-
cun autre chez un peuple séroce & indiscipliné ; ensin , il assectoit un
attachement sincere à la religion & aux préjugés des arabes, pour mé-
riter de plus en plus leur elUme. Lorsque Mahomet eût atteint l'âge de