ET COUTUMES RELIGIEUSES. 20_
Les mexicains comme les péruviens , avoient un ordre de veftales, Figures,
vêtues de blanc & qui portoient le nom de silles de la pénitence. On
les recevoit dans la communauté à l'âge de douze ou treize ans.
On leur rasoit la tête , comm 2 on le sait aujourd'hui à nos reli-
gieuses. Leurs fondions consistoient à apprêter les viandes facrées ,
à nétoyer les temples, & à saire tous les ornements qui servoient
à leurs décorations. Elles se levoient, dit-on, à minuit, pour servir
la divinité , & elles pratiquoient diverses autres auftérités auxquelles
leur règle les assujettiffoit. Comme les veftales du Pérou, elles saifoient
vœu de virginité ; mais ce genre de mortification n'étoit que pour un
tems ; & la loi leur permettoit , comme autresois à Rome , de se
marier après avoir paffé quelques années dans le cloître.
On dit que les mexicains honoroient un saint qui avoit été un
excellent chaffeur (fig. 90 ). On célébroit la sête de ce héros par une 90.
chatte folemnelle : tandis que fa ftatue étoit placée sur un autel,
érigé , pour cet effet , sur le sommet d'une montagne , autour de
laquelle on avoit allumé plusieurs seux , les dévots chaffeurs pour-
suivoient les bêtes sauvages, qui, pour échapper à la violence des
ssammes , prenoieirc Lt suite vers le haut de la montagne ; là , on
les asîbmmoit devant l'autel , & l'on sacrisîoit au héros le cœur de
ces animaux. La chaffe siniffoit par des chants d'aliégresse & des cris
de joie. Les chaffeurs ramenoient ensuite la ftatue du faint en triom-
phe , & l'on couronnoit la cérémonie par un sestin solemnel.
Les mariages des mexicains se célébroient avec beaucoup plus de
magnisicence & de folemnité qu'au Pérou ( fig. 91 ). Lorsque les 9'-
parties étoient d'accord fur les conditions ; elles se rendoient au
temple où l'un des prêtres examinoit leurs volontés par des ques-
tions précises & deftinées à cet usage. Ce miniftre prenoit ensuite
d'une main le voile de la semme & le manteau du mari, qu'il nouoit
enfemble par un coin ; & ce fymbole signisioit le lien facré qui alloit
les unir jufqu'au tombeau. Ils retournoient à leur maifon avec cet
efpece d'engagement & accompagnés du facrificateur. Là , ils alloient
vifiter leur soyer, qui, dans leur opinion, étoit le médiateur des dis-
férents qui furviennent entre les époux ; précédés du facrificateur & •
les mains jointes , ils en faif0ient le tour fept fois de fuite. On
safféyoit enfuite afin de recevoir également la chaleur du feu ; &
c'étoit par cette cérémonie qU'on mettoit le fceau au mariage. On
commençoit enfuite le repas nuptial, après lequel des vieillards fe
Les mexicains comme les péruviens , avoient un ordre de veftales, Figures,
vêtues de blanc & qui portoient le nom de silles de la pénitence. On
les recevoit dans la communauté à l'âge de douze ou treize ans.
On leur rasoit la tête , comm 2 on le sait aujourd'hui à nos reli-
gieuses. Leurs fondions consistoient à apprêter les viandes facrées ,
à nétoyer les temples, & à saire tous les ornements qui servoient
à leurs décorations. Elles se levoient, dit-on, à minuit, pour servir
la divinité , & elles pratiquoient diverses autres auftérités auxquelles
leur règle les assujettiffoit. Comme les veftales du Pérou, elles saifoient
vœu de virginité ; mais ce genre de mortification n'étoit que pour un
tems ; & la loi leur permettoit , comme autresois à Rome , de se
marier après avoir paffé quelques années dans le cloître.
On dit que les mexicains honoroient un saint qui avoit été un
excellent chaffeur (fig. 90 ). On célébroit la sête de ce héros par une 90.
chatte folemnelle : tandis que fa ftatue étoit placée sur un autel,
érigé , pour cet effet , sur le sommet d'une montagne , autour de
laquelle on avoit allumé plusieurs seux , les dévots chaffeurs pour-
suivoient les bêtes sauvages, qui, pour échapper à la violence des
ssammes , prenoieirc Lt suite vers le haut de la montagne ; là , on
les asîbmmoit devant l'autel , & l'on sacrisîoit au héros le cœur de
ces animaux. La chaffe siniffoit par des chants d'aliégresse & des cris
de joie. Les chaffeurs ramenoient ensuite la ftatue du faint en triom-
phe , & l'on couronnoit la cérémonie par un sestin solemnel.
Les mariages des mexicains se célébroient avec beaucoup plus de
magnisicence & de folemnité qu'au Pérou ( fig. 91 ). Lorsque les 9'-
parties étoient d'accord fur les conditions ; elles se rendoient au
temple où l'un des prêtres examinoit leurs volontés par des ques-
tions précises & deftinées à cet usage. Ce miniftre prenoit ensuite
d'une main le voile de la semme & le manteau du mari, qu'il nouoit
enfemble par un coin ; & ce fymbole signisioit le lien facré qui alloit
les unir jufqu'au tombeau. Ils retournoient à leur maifon avec cet
efpece d'engagement & accompagnés du facrificateur. Là , ils alloient
vifiter leur soyer, qui, dans leur opinion, étoit le médiateur des dis-
férents qui furviennent entre les époux ; précédés du facrificateur & •
les mains jointes , ils en faif0ient le tour fept fois de fuite. On
safféyoit enfuite afin de recevoir également la chaleur du feu ; &
c'étoit par cette cérémonie qU'on mettoit le fceau au mariage. On
commençoit enfuite le repas nuptial, après lequel des vieillards fe