I
128 CEREMONIES
F^ures. qui tous sont sournis au grand visir, & auxquels cet insiniment du des-
pote peut faire couper la tête, au premier clin d'œil, 8l sans avoir à
rendre compte de sà conduite à personne, qu'au maître que lui-même
il gouverne.
Les armées des turcs , qui , dans le quinzième siecle ravageo;°,nt
tout, comme autant de torrens , ne sont plus que des armées , sans
ordre, sans discipline , sans courage & sans intérêt. La foi qui les anime
envers Mahomet, leur sert beaucoup plus dans les combats que leur
valeur ; & telle est leur superstkion , à ce sujet , que chaque soldac
commence, en partant pour l'armée , par se munir de quelque reliques
propres à le préserver de la mort. La tente du grand visir est toujours
garnie d'amuletes , & de divers autres ornemens ausïi superstitieux
*37- ( ftg. 137). Ces peuples ont, comme autrefois les françois, une es-
pece d'orissame , sur la protection de laquelle ils comptent beaucoup
dans les batailles. C'est l'enseigne verte de Mahomet, que porte l'un
des émirs. D'ailleurs, chaque corps à son drapeau particulier, le grand
visir même à son étendard. L'enseigne de la nation & dont l'usage pa-
roit remonter à la plus haute antiquité , est une queue de cheval ,
138. surmontée d'une houpe artistement travaillée (fig> 138 ).
Les turcs, les persans & tous ceux des peuples qui professent la
religion musulmane , portent, à peu près, le même habillement. Cet
habit qui consiste en des caleçons, une veste & une espece de cimarre,
plus ou moins riches, sélon les facultés de celui qui les porte, fût
,j9, celui des grecs, des romains & de tous les peuples orientaux (fig. 139 ).
Une longue barbe , un riche cimeterre, & de beaux brodequins ajou-
^ tent encore à la majesté d'un tel habillement. Un turc affublé à la fran-
Çoise, ne paroîtroit qu'un avorton, qu'un vrai squelette, auprès de
son voisin, vêtu à la manière des musulmans. Les femmes ne sont ni
moins élégantes , ni moins majestueuses dans leurs habits.
Tout ce qui sert à leur accoutrement, inspire la jouissance & la
140. volupté (fig- r4° )• Ce que l'injustice de la loi leur a ôté, à l'égard des
hommes, elles s'efforcent à le recouvrer par la recherche & la délicatesse
qu'elles mettent dans leur parure. Dulsent-elles ruiner leurs époux par
leurs prodigalités, elles ne négligent rien pour se contenter de ce
côté-là ; & cette pasfion, qui les dédommage au moins de la con-
trainte avilisîante qui les opprime , est commune aux turques, aux per-
sannes, aux arabesques, & à toutes les femmes qui vivent sous le joug
de l'alcoran.
SECTION
128 CEREMONIES
F^ures. qui tous sont sournis au grand visir, & auxquels cet insiniment du des-
pote peut faire couper la tête, au premier clin d'œil, 8l sans avoir à
rendre compte de sà conduite à personne, qu'au maître que lui-même
il gouverne.
Les armées des turcs , qui , dans le quinzième siecle ravageo;°,nt
tout, comme autant de torrens , ne sont plus que des armées , sans
ordre, sans discipline , sans courage & sans intérêt. La foi qui les anime
envers Mahomet, leur sert beaucoup plus dans les combats que leur
valeur ; & telle est leur superstkion , à ce sujet , que chaque soldac
commence, en partant pour l'armée , par se munir de quelque reliques
propres à le préserver de la mort. La tente du grand visir est toujours
garnie d'amuletes , & de divers autres ornemens ausïi superstitieux
*37- ( ftg. 137). Ces peuples ont, comme autrefois les françois, une es-
pece d'orissame , sur la protection de laquelle ils comptent beaucoup
dans les batailles. C'est l'enseigne verte de Mahomet, que porte l'un
des émirs. D'ailleurs, chaque corps à son drapeau particulier, le grand
visir même à son étendard. L'enseigne de la nation & dont l'usage pa-
roit remonter à la plus haute antiquité , est une queue de cheval ,
138. surmontée d'une houpe artistement travaillée (fig> 138 ).
Les turcs, les persans & tous ceux des peuples qui professent la
religion musulmane , portent, à peu près, le même habillement. Cet
habit qui consiste en des caleçons, une veste & une espece de cimarre,
plus ou moins riches, sélon les facultés de celui qui les porte, fût
,j9, celui des grecs, des romains & de tous les peuples orientaux (fig. 139 ).
Une longue barbe , un riche cimeterre, & de beaux brodequins ajou-
^ tent encore à la majesté d'un tel habillement. Un turc affublé à la fran-
Çoise, ne paroîtroit qu'un avorton, qu'un vrai squelette, auprès de
son voisin, vêtu à la manière des musulmans. Les femmes ne sont ni
moins élégantes , ni moins majestueuses dans leurs habits.
Tout ce qui sert à leur accoutrement, inspire la jouissance & la
140. volupté (fig- r4° )• Ce que l'injustice de la loi leur a ôté, à l'égard des
hommes, elles s'efforcent à le recouvrer par la recherche & la délicatesse
qu'elles mettent dans leur parure. Dulsent-elles ruiner leurs époux par
leurs prodigalités, elles ne négligent rien pour se contenter de ce
côté-là ; & cette pasfion, qui les dédommage au moins de la con-
trainte avilisîante qui les opprime , est commune aux turques, aux per-
sannes, aux arabesques, & à toutes les femmes qui vivent sous le joug
de l'alcoran.
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