i3o ; CEREMONIES
Lorsque Jesus eût atteint l'âge de douze ans, on s'appercevoit déjà
sans peine de son illustre origine. Arrivé au temple de Jérusalem , il se
plaça parmi les docteurs de la loi, Se donna au peuple des leçons qui
lui faisoient alTez sentir que sa seience n'étoit pas celle d'ici-bas ; il
confondit tous ceux qui oserent disputer avec lui ; & dès-lors , les pha-
risiens s'apperçurent quel dangereux ennemi leur hypocrilie alloit trouver
dans la candeur éclairée de ce saint docteur.
Vingt-un ans se passerent sàns qu'on sâche à quoi s'occupoit Jesus.
La modestie dont ce divin légillateur faisoit profession, nous porte à
croire qu'il travailla alors au métier de Charpentier. A trente-trois ans
il commença à remplir la million qu'il tenoit de Dieu son pere. Il ne
faut que lire l'évangile pour se convaincre de la dignité, de la force &
de l'énergie qu'il mit dans ses prédications. Les miracles les plus éclatans
le (uivoient de toutes parts ; les morts resTuscitoient, les aveugles ou-
vroient la vue , les sourds entendoient, les malades obtenoient la santé ,
Se les peuples abandonnant les superstitions judaïques , se convertissbient
en foule. Déjà des milliers d'ames s'étoient rangées sous ses divins éten-
dards , lorsque le gouvernement, par une perfidie dont le peuple juifs
ne se lavera jamais, le fit arrêter & mettre à mort, après l'avoir exposé
aux traitemens les plus ignominieux. Ce fut Judas, l'un de ses propres
disciples, qui le trahit, & le fit connoîtreaux satellites qui le cherchoient.
Cet apostat le vendit trente deniers romains.
Jelus étant mort sur une croix, supplice alors destiné aux plus grands
scélérats , ses disciples se répandirent dans tout l'empire romain, où ils
publièrent sa doctrine. Rome surtout, le centre de tous les crimes Se
de toutes les vertus, Rome le repaire des hypocrites & i'asyle des phi-
losophes, Rome en reçut plusieurs dans son enceinte. Déjà leur théo-
logie y faisoit les plus grands progrès , lorsque le gouvernement jugea
à propos d'en prendre connoissance. L'agitation que l'empire éprouvoic
alors de toutes parts, & le bouleversement dont les superstitions étrangères
ceisoient de le menacer, portèrent les empereurs à opposer des obsta-
cles au zele des Apôtres. Ils proserivirent expressément de leurs états
la doctrine du Nazaréen. Mais cette défense, loin de ralentir le zele
des disciples de Jesus , ne fit que l'enssammer. Bravant les édits des em-
pereurs , les arrêts des magistrats, & les supplices des boureaux , ils
prêchoient dans les carrefours, ils s'introduisoient dans les maisons, ils
.pénétroient même souvent jusqu'au fond des palais des princes, & rem-
plilîbient courageusement leur million. Cette conduite leur attira les
Lorsque Jesus eût atteint l'âge de douze ans, on s'appercevoit déjà
sans peine de son illustre origine. Arrivé au temple de Jérusalem , il se
plaça parmi les docteurs de la loi, Se donna au peuple des leçons qui
lui faisoient alTez sentir que sa seience n'étoit pas celle d'ici-bas ; il
confondit tous ceux qui oserent disputer avec lui ; & dès-lors , les pha-
risiens s'apperçurent quel dangereux ennemi leur hypocrilie alloit trouver
dans la candeur éclairée de ce saint docteur.
Vingt-un ans se passerent sàns qu'on sâche à quoi s'occupoit Jesus.
La modestie dont ce divin légillateur faisoit profession, nous porte à
croire qu'il travailla alors au métier de Charpentier. A trente-trois ans
il commença à remplir la million qu'il tenoit de Dieu son pere. Il ne
faut que lire l'évangile pour se convaincre de la dignité, de la force &
de l'énergie qu'il mit dans ses prédications. Les miracles les plus éclatans
le (uivoient de toutes parts ; les morts resTuscitoient, les aveugles ou-
vroient la vue , les sourds entendoient, les malades obtenoient la santé ,
Se les peuples abandonnant les superstitions judaïques , se convertissbient
en foule. Déjà des milliers d'ames s'étoient rangées sous ses divins éten-
dards , lorsque le gouvernement, par une perfidie dont le peuple juifs
ne se lavera jamais, le fit arrêter & mettre à mort, après l'avoir exposé
aux traitemens les plus ignominieux. Ce fut Judas, l'un de ses propres
disciples, qui le trahit, & le fit connoîtreaux satellites qui le cherchoient.
Cet apostat le vendit trente deniers romains.
Jelus étant mort sur une croix, supplice alors destiné aux plus grands
scélérats , ses disciples se répandirent dans tout l'empire romain, où ils
publièrent sa doctrine. Rome surtout, le centre de tous les crimes Se
de toutes les vertus, Rome le repaire des hypocrites & i'asyle des phi-
losophes, Rome en reçut plusieurs dans son enceinte. Déjà leur théo-
logie y faisoit les plus grands progrès , lorsque le gouvernement jugea
à propos d'en prendre connoissance. L'agitation que l'empire éprouvoic
alors de toutes parts, & le bouleversement dont les superstitions étrangères
ceisoient de le menacer, portèrent les empereurs à opposer des obsta-
cles au zele des Apôtres. Ils proserivirent expressément de leurs états
la doctrine du Nazaréen. Mais cette défense, loin de ralentir le zele
des disciples de Jesus , ne fit que l'enssammer. Bravant les édits des em-
pereurs , les arrêts des magistrats, & les supplices des boureaux , ils
prêchoient dans les carrefours, ils s'introduisoient dans les maisons, ils
.pénétroient même souvent jusqu'au fond des palais des princes, & rem-
plilîbient courageusement leur million. Cette conduite leur attira les