ET COUTUMES RELIGIEUSES. 109
» de la selle, de l'autre côté, un couteau d'un pied de long ; le tout
» garni de pierreries. Ces chevaux étoient conduits à la main par
» autant de spahis bien montés. Après ces chevaux, venpient environ
» cinq cent solaques à pied, ayant le doliman retrouvé à la ceinture,
» avec des manches pendantes, & sur la tête un bonnet garni de plu-
» mes, portant l'arc à la main *& derrière le dos, le carquois plein de
» ssèches. Au milieu de cette escorte, étoit le grand seigneur, monte
* frr un beau cheval, couvert de pierreries. Ce prince avoit une vefte
» de velours cramoisi ; & à son bonnet étoient deux aigrettes noires ,
» ornées de gresses pierreries jusqu'à la hauteur de plus de deux doigts.
» A sa droite étoit le grand écuyer, & à sa gauche le petit, tous deux
» à pied. Il saluoit tout le peuple, ayant toujours sa main droite lur
» l'estomach, & s'inclinant d'un côté & d'autre; le peuple, de Ion
» côté , lui souhaitoit, d'une voix basse & respeaueuse, mille benedic-
» tions. Après le grand seigneur, venoient à cheval, le seliétar-aga,
» portant lepée, l'arc & le carquois du grand seigneur ; & à fa gauche,
» le grand maître de la garderobe , ' portant en fa main le turban du
» prince ; puis le kislar-agasi & le capi-agasi, & deux autres pages
» ausii à cheval, portant des pots d'argent pleins d'eau, pour donner
» Yabdeft au sul-an , & à boire , si la soif venoit à le prendre. La marche
» étoit sermée par un grand nombre d'ossiciers du sérail, tous bien
» montés. Le grand seigneur entra ainsi dans la mofquée du sultan
» Mehemet ; & , après y avoir sait fa prière , ce prince changea de
» vesle , pour en prendre une de fatin rouge , & revint au sérail en
* bon ordre. »
On observe au Mogoi, un usage dont la pompe & la magnificence
Peuvent égaler celles qu'on emploie dans cette fête. C'en: la sête du
Souverain de cette belle partie de l'Inde. Pendant cette solemnité , qui
dure cinq jours, tout l'empire eft dans la joie , & s'enyvre de plaisirs.
Tous les officiers de l'état, les gouverneurs des provinces, font de riches
Pséfens au monarque. Une ancienne coutume établie dans ces régions ,
veut qu'alors l'empereur fe fasse peser publiquement. La balance , ou
Ion pofe ce monarque , dit Thevenot, eft fort riche : « on dit que les
» chaînons en font d'or ; les deux baffins, garnis de pierreries, & le fieau
» font auffi d'or masfif. Le roi, richement habillé & chargé de joyaux,
» saffied fur les talons , dans l'un des bassins de la balance , & Ion
» met dans l'autre des poids d'or maffif. On publie avec foin ce que
* Pefe ce prince ; & le procès-verbal que l'on drefse de cette cere-
» de la selle, de l'autre côté, un couteau d'un pied de long ; le tout
» garni de pierreries. Ces chevaux étoient conduits à la main par
» autant de spahis bien montés. Après ces chevaux, venpient environ
» cinq cent solaques à pied, ayant le doliman retrouvé à la ceinture,
» avec des manches pendantes, & sur la tête un bonnet garni de plu-
» mes, portant l'arc à la main *& derrière le dos, le carquois plein de
» ssèches. Au milieu de cette escorte, étoit le grand seigneur, monte
* frr un beau cheval, couvert de pierreries. Ce prince avoit une vefte
» de velours cramoisi ; & à son bonnet étoient deux aigrettes noires ,
» ornées de gresses pierreries jusqu'à la hauteur de plus de deux doigts.
» A sa droite étoit le grand écuyer, & à sa gauche le petit, tous deux
» à pied. Il saluoit tout le peuple, ayant toujours sa main droite lur
» l'estomach, & s'inclinant d'un côté & d'autre; le peuple, de Ion
» côté , lui souhaitoit, d'une voix basse & respeaueuse, mille benedic-
» tions. Après le grand seigneur, venoient à cheval, le seliétar-aga,
» portant lepée, l'arc & le carquois du grand seigneur ; & à fa gauche,
» le grand maître de la garderobe , ' portant en fa main le turban du
» prince ; puis le kislar-agasi & le capi-agasi, & deux autres pages
» ausii à cheval, portant des pots d'argent pleins d'eau, pour donner
» Yabdeft au sul-an , & à boire , si la soif venoit à le prendre. La marche
» étoit sermée par un grand nombre d'ossiciers du sérail, tous bien
» montés. Le grand seigneur entra ainsi dans la mofquée du sultan
» Mehemet ; & , après y avoir sait fa prière , ce prince changea de
» vesle , pour en prendre une de fatin rouge , & revint au sérail en
* bon ordre. »
On observe au Mogoi, un usage dont la pompe & la magnificence
Peuvent égaler celles qu'on emploie dans cette fête. C'en: la sête du
Souverain de cette belle partie de l'Inde. Pendant cette solemnité , qui
dure cinq jours, tout l'empire eft dans la joie , & s'enyvre de plaisirs.
Tous les officiers de l'état, les gouverneurs des provinces, font de riches
Pséfens au monarque. Une ancienne coutume établie dans ces régions ,
veut qu'alors l'empereur fe fasse peser publiquement. La balance , ou
Ion pofe ce monarque , dit Thevenot, eft fort riche : « on dit que les
» chaînons en font d'or ; les deux baffins, garnis de pierreries, & le fieau
» font auffi d'or masfif. Le roi, richement habillé & chargé de joyaux,
» saffied fur les talons , dans l'un des bassins de la balance , & Ion
» met dans l'autre des poids d'or maffif. On publie avec foin ce que
* Pefe ce prince ; & le procès-verbal que l'on drefse de cette cere-