ET COUTUMES RELIGIEUSES.
Les kamtschadai.es, que M. Krasheninicoff nous a représentés comme
des impies beaucoup plus dangereux que des athées, ont cependant,
sélon lui, diverses fêtes instituées pour honorer la divinité. Le mois de
novembre seul en offre trois ; & c'est pour cela qu'ils l'appellent le mois
de la purification. Il est quelques-unes de ces fêtes, qui, au rapport du
voyageur Russe , se célèbrent de cette manière. Ils prennent un petit oi-
seau & un poissbn, qu'ils font rôtir sur les charbons ; il les partagent
entr'eux, & chacun jette sa part au feu par forme de sacrifices faits aux
esprits qui président à la fête. Ils font ensuite bouillir le poissbn, versent
le bouillon , qui a servi à le faire cuire, devant une image de la divinité ,
& mangent ce qui relie de ce ragoût. Ils emportent ensuite un bouleau
dans leur grange & l'y bissent pendant un an. C'est ainsi que se termine
la fête.
Les kamtschadales, quoique plongés dans l'ignorance la plus pro-
fonde , ont cependant parmi eux des poètes dont ils font un très-grand
cas. Ces sortes de rimailleurs composent des chansons , dont le sujet roule
ordinairement sur la passion qu'ils ont pour leurs maîtresses. Ils y décla-
rent leur chagrin , leurs espérances & les autres affections dont ils sont
pénétrés. Les femmes sur-tout se mêlent beaucoup de poésies ; & à la
délicatesse du langage, elles joignent communément une voix claire ,
agréable & sonore. Les kamtschadales aiment passionnément la musique.
Ils n'ont cependant aucun insiniment que la ssûte , encore ne savent-ils
pas en tirer un ton.
Lorsqu'un kamtschadale a conçu le dessein de se marier, il cherche
une femme dans quelques villages voisins, Si rarement dans le lien ; &
lorsqu'il en a trouvé une qui lui convient, il fait savoir ses intentions à
ses parens ; & , à l'imitation du patriarche Jacob , il les prie de lui per-
mettre de les servir pendant quelque tems. On lui accorde aisément cette
permission ; & tandis qu'il est à leur service , il met tout en usage pour
obtenir leurs bonnes grâces. Il leur demande alors la permission d'enlever sa.
femme ; & s'il a été assez heureux pour plaire au pere & à la mere , à sa
iriaîtresse & à ses parens , on la lui accorde sur le champ. Si cette union
ne leur convenoit point, l'usage veut qu'on lui fasse quelques présens,
pour le dédommager des services qu'il a rendus, Se on le congédie. Souvent
on voit ces amoureux passionnés aller servir dans quelques villages étran-
gers , sans communiquer leurs intentions à personne ; & quoiqu'on soup-
çonne le motif de ce procédé, on feint de l'ignorer jusqu'à ce que quel-
qu'un de leurs amis porte la parole.
Les kamtschadai.es, que M. Krasheninicoff nous a représentés comme
des impies beaucoup plus dangereux que des athées, ont cependant,
sélon lui, diverses fêtes instituées pour honorer la divinité. Le mois de
novembre seul en offre trois ; & c'est pour cela qu'ils l'appellent le mois
de la purification. Il est quelques-unes de ces fêtes, qui, au rapport du
voyageur Russe , se célèbrent de cette manière. Ils prennent un petit oi-
seau & un poissbn, qu'ils font rôtir sur les charbons ; il les partagent
entr'eux, & chacun jette sa part au feu par forme de sacrifices faits aux
esprits qui président à la fête. Ils font ensuite bouillir le poissbn, versent
le bouillon , qui a servi à le faire cuire, devant une image de la divinité ,
& mangent ce qui relie de ce ragoût. Ils emportent ensuite un bouleau
dans leur grange & l'y bissent pendant un an. C'est ainsi que se termine
la fête.
Les kamtschadales, quoique plongés dans l'ignorance la plus pro-
fonde , ont cependant parmi eux des poètes dont ils font un très-grand
cas. Ces sortes de rimailleurs composent des chansons , dont le sujet roule
ordinairement sur la passion qu'ils ont pour leurs maîtresses. Ils y décla-
rent leur chagrin , leurs espérances & les autres affections dont ils sont
pénétrés. Les femmes sur-tout se mêlent beaucoup de poésies ; & à la
délicatesse du langage, elles joignent communément une voix claire ,
agréable & sonore. Les kamtschadales aiment passionnément la musique.
Ils n'ont cependant aucun insiniment que la ssûte , encore ne savent-ils
pas en tirer un ton.
Lorsqu'un kamtschadale a conçu le dessein de se marier, il cherche
une femme dans quelques villages voisins, Si rarement dans le lien ; &
lorsqu'il en a trouvé une qui lui convient, il fait savoir ses intentions à
ses parens ; & , à l'imitation du patriarche Jacob , il les prie de lui per-
mettre de les servir pendant quelque tems. On lui accorde aisément cette
permission ; & tandis qu'il est à leur service , il met tout en usage pour
obtenir leurs bonnes grâces. Il leur demande alors la permission d'enlever sa.
femme ; & s'il a été assez heureux pour plaire au pere & à la mere , à sa
iriaîtresse & à ses parens , on la lui accorde sur le champ. Si cette union
ne leur convenoit point, l'usage veut qu'on lui fasse quelques présens,
pour le dédommager des services qu'il a rendus, Se on le congédie. Souvent
on voit ces amoureux passionnés aller servir dans quelques villages étran-
gers , sans communiquer leurs intentions à personne ; & quoiqu'on soup-
çonne le motif de ce procédé, on feint de l'ignorer jusqu'à ce que quel-
qu'un de leurs amis porte la parole.