i54 CÉRÉMONIES
communion , immédiatement après l'avoir reçu. Ils attendent que le
ministre soit de retour à la table, où, après avoir fait une courte prière,
il invite, en se communiant, les fidèles à participer au même sacre-
ment. Avant cette cérémonie ils tiennent à la main, ou plient dans un
mouchoir, ou mettent simplement dans la poche le pain que le ministre
leur a distribué. Le vin est partagé de la même manière, après qu'il a
été consacré par le ministre, après que celui-ci s'en est communié avec
ses collègues. Une prière Se le chant d'un pseaume sont chez eux, comme
chez les autres protestans, la clôture de cet acte religieux.
ARTICLE XV.
Religion des Adamites.
E S Adamites sont les plus anciens hérétiques de l'église chrétienne.
Leur folie remonte au sécond lîecle de notre ère. Les uns leur donnent
pour chef Prodicus, &les autres Carpocrates. Leur premier principe con-
iistoit à imiter la nudité d'Adam, le premier pere du genre humain.
Cette indécence étoit fondée sur ce qu'ayant été rétablis dans l'état d'in-
nocence, ils étoient devenus ausfi simples Se aussi purs que l'étoient autre-
fois Adam Se Eve, lorsqu'iis étoient dans le paradis terrestre. On apprend
cîe saint Epiphane, qu'avant d'entrer dans leur temple ils se dépouilioienr.
de leurs habits, & aLloient ainsi nuds, hommes Se femmes, pêle-mêle
xi y pour prier ou entendre la lesture (sig. aij). Si l'on en croit S. Augustin,
ces sectaires abhorroient le mariage , parce qu Adam n'avoit connu sa
femme qu'après son péché. Cette opinion ridicule ne les rendoit pas plus
chastes ; ils se permettoient l'usage des femmes en commun. Ils avoienc
pour cet effet un lieu particulier où tous se rendoient à certains jours.
Là, nuds Se en silence, ils attendoient respectueusement le signal qui
devoit ouvrir la carrière à leurs delîrs déréglés ; Se le chef de l'assemblée
n'avoit pas plutôt prononcé ces paroles de la Genese ; Croiffe-^ Se multi-
plie^ , qu'ils mettoient en pratique leur abominable morale, sans reipecl
même pour les liens du sang les plus sacrés. Au milieu de toutes ces
indécences , les Adamistes vouloient passer pour les amis de la pudeur
Se de la chasteté. Leur extérieur étoit modeste , leur vie d'ailleurs très-
réguliere, Se leurs mœurs douces. Si quelqu'un d'entre eux étoit con-
vaincu d'avoir usé des plaiiirs charnels ailleurs que dans leurs assemblées,
communion , immédiatement après l'avoir reçu. Ils attendent que le
ministre soit de retour à la table, où, après avoir fait une courte prière,
il invite, en se communiant, les fidèles à participer au même sacre-
ment. Avant cette cérémonie ils tiennent à la main, ou plient dans un
mouchoir, ou mettent simplement dans la poche le pain que le ministre
leur a distribué. Le vin est partagé de la même manière, après qu'il a
été consacré par le ministre, après que celui-ci s'en est communié avec
ses collègues. Une prière Se le chant d'un pseaume sont chez eux, comme
chez les autres protestans, la clôture de cet acte religieux.
ARTICLE XV.
Religion des Adamites.
E S Adamites sont les plus anciens hérétiques de l'église chrétienne.
Leur folie remonte au sécond lîecle de notre ère. Les uns leur donnent
pour chef Prodicus, &les autres Carpocrates. Leur premier principe con-
iistoit à imiter la nudité d'Adam, le premier pere du genre humain.
Cette indécence étoit fondée sur ce qu'ayant été rétablis dans l'état d'in-
nocence, ils étoient devenus ausfi simples Se aussi purs que l'étoient autre-
fois Adam Se Eve, lorsqu'iis étoient dans le paradis terrestre. On apprend
cîe saint Epiphane, qu'avant d'entrer dans leur temple ils se dépouilioienr.
de leurs habits, & aLloient ainsi nuds, hommes Se femmes, pêle-mêle
xi y pour prier ou entendre la lesture (sig. aij). Si l'on en croit S. Augustin,
ces sectaires abhorroient le mariage , parce qu Adam n'avoit connu sa
femme qu'après son péché. Cette opinion ridicule ne les rendoit pas plus
chastes ; ils se permettoient l'usage des femmes en commun. Ils avoienc
pour cet effet un lieu particulier où tous se rendoient à certains jours.
Là, nuds Se en silence, ils attendoient respectueusement le signal qui
devoit ouvrir la carrière à leurs delîrs déréglés ; Se le chef de l'assemblée
n'avoit pas plutôt prononcé ces paroles de la Genese ; Croiffe-^ Se multi-
plie^ , qu'ils mettoient en pratique leur abominable morale, sans reipecl
même pour les liens du sang les plus sacrés. Au milieu de toutes ces
indécences , les Adamistes vouloient passer pour les amis de la pudeur
Se de la chasteté. Leur extérieur étoit modeste , leur vie d'ailleurs très-
réguliere, Se leurs mœurs douces. Si quelqu'un d'entre eux étoit con-
vaincu d'avoir usé des plaiiirs charnels ailleurs que dans leurs assemblées,