Picart, Bernard [Hrsg.]: Cérémonies Et Coutumes Religieuses De Tous Les Peuples Du Monde: Représentées par des Figures, dessinées & gravées par Bernard Picard, & autres habiles artistes. Ouvrage qui comprend l'histoire philosophique de la Religion des Nations des deux hémispheres ; telles que celle des Brames, des Peguans, des Chinois, des Japonois, des Thibetins, & celle des différens Peuples qui habitent l'Asie & les Isles de l'Archipélague Indien ; celle des Mexicains, des Péruviens des Brésiliens, des Groënlandois, des Lapons, des Caffres, de tous les peuples de la Nigritie, de l'Ethiopie & du Monomotapa ; celle des juifs, tant anciens que modernes, celle des musulmans & des différentes Sectes qui la composent ; enfin celle des Chrétiens & de cette multitude de branches dans lesquelles elle est subdivisée par une société de gens de lettres (Band 3) (Amsterdam , Paris, 1783)

ARTICLE XIV.

Religion des Mennonîtes,
Les mennonîtes reconnoirTent pour fondateur le nommé Mennon,
hé dans la Frise , Se qui commença à débiter ses erreurs vers Tari
1540. Ces seétaires furent long-temps membres de i'église anabaptiste ;
aussi appelle-t-on leur croyance l'anabaptisme mitigé. Ces hérétiques ,
qui tous font leur séjour en Hollande, sont distribués en deux clasTes ;
dont l'une comprend les Water-Landers, Se l'autre les Flamans. Dans
ceux-ci sont renfermés les mennonîtes Frifons & les Allemands, qui
appartiennent proprement à la seét-e des anciens anabaptistes. On
trouve beaucoup de sociniens parmi ces Flamands. Ils ont tous une
palsion singuliere pour la dispute & les subtiiîtés» C'est ce qui déter-
mina les Etats - Généraux > en 1664. j de leur défendre expressé-
nient de diiputer sur la divinité de Jesus-Christ. Quelques-uns de ces
seétaires s'appellent Galenites, du nom d'un certain Galenus, médecin ,
l'un des plus fameux prédicateurs de leur communion* Indépendam-
ment de ces diverses branches du mennonîsme, on en voit à Amster-
dam plusieurs autres moins connues, de qui différent entre elles sur.
quelques points peu importans.
Plusieurs auteurs, peu instruits de la croyance des mennonîtes, leur
attribuent des dogmes Se des folies que ces seefaires ne connurent
jamais. L'analyse qu'on va faire de la confesîîon de foi de l'une des
branches de cette communion va nous mettre à portée dé juger des
principes fondamentaux de leur croyance. Ils reconnoissent en général*
le mystere de la trinité ; Se ils rejettent le péché originel. « Nous
» croyons Se confessons, dit Galenus, dans l'apologie pour sa seéte ,
» que Jesus, né de la vierge Marie, nourri à Nazareth, attaché à la
» croix, est véritablement le Christ: , fils de Dieu, qui devoit venir
» au monde, auquel les patriarches ont espéré avec joie, qu'ils ont
» attendu avec un désir ardent, qui a été figuré par la loi en diver-
» ses manières, Se prédît par les prophètes long-temps avant sa mort ».
» Nous estimons que cette confeision suffît en ce qui concerne la
» personne de notre seigneur Jesus - Christ, sans qu'il soît précisément
» nécelsaire au salut d'entrer plus profondément dans une exacte récrier^