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Picart, Bernard [Editor]
Cérémonies Et Coutumes Religieuses De Tous Les Peuples Du Monde: Représentées par des Figures, dessinées & gravées par Bernard Picard, & autres habiles artistes. Ouvrage qui comprend l'histoire philosophique de la Religion des Nations des deux hémispheres ; telles que celle des Brames, des Peguans, des Chinois, des Japonois, des Thibetins, & celle des différens Peuples qui habitent l'Asie & les Isles de l'Archipélague Indien ; celle des Mexicains, des Péruviens des Brésiliens, des Groënlandois, des Lapons, des Caffres, de tous les peuples de la Nigritie, de l'Ethiopie & du Monomotapa ; celle des juifs, tant anciens que modernes, celle des musulmans & des différentes Sectes qui la composent ; enfin celle des Chrétiens & de cette multitude de branches dans lesquelles elle est subdivisée par une société de gens de lettres (Band 3) — Amsterdam, Paris, 1783

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https://doi.org/10.11588/diglit.9745#0195
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ET COUTUMES RELIGIEUSES ï%
ARTICLE XVII L
Tableau de l'Inquifition.
C E tribunal formidable, h* connu en Europe, Se qui subsiste encofè
avec éclat en Espagne & en Portugal, a pour objet la recherche & la
punition de tout ce qu'on peut appeller ennemis de l'églife. Le pape Inno-
cent IIÎ & le grand S. Dominique en furent les premiers fondateurs. Quel-
que moyen qu'on eût pris pour extirper la seéte des Vaudois & des Aibi-*
geois, il restoit encore un grand nombre de ces hérétiques , qui avoient
échappé aux longues & sanglantes guerres qu'ils avoient eu à soutenir. La
cour de Rome ne crut pas pouvoir mieux faire, que d'établir un tribunal
uniquement occupé à en faire la recherche & à en procurer la punition.
On nomma inquifiteurs ceux qui furent chargés de faire ces recherches.
Les premiers que la cour romaine en chargea, furent les religieux des
ordres de S. Dominique Se de S. François > nouvellement institués , Se qui
jouissoient alors de la plus grande considération.
Les inquisiteurs n'eurent point d'abord toute l'autorité que ies siecies
suivans leur ont vue, Se qu'ils ont encore à présent. Leur pouvoir fuC
borné d'abord à travailler à la converslon des hérétiques, par la voie de
la prédication Se de i'instrucliion ; à exhorter les princes Se les magistrats
à punir, même du dernier supplice, ceux qui perlistoient avec obstination
dans leurs erreurs ; à s'informer du nombre Se de la qualiré rie ces héré-
tiques ; du zele des princes Se des magislrar^ à ies poursuivre; du soin des
évêques Se de leurs ofliciaux à fi* saire la perquilîtion. Ils envoyoient en-
suite toutes ces informations au Pape, pour en faire ce qu'il jugeroit à
propos. Insensiblement ils virent croître leur autorité. Bientôt ils eurent
la permilîion d'accorder des indulgences ; Se ils en distribuerent abon-
damment à quiconque s'armoit contre les hérétiques , ou contribuoit à
leur extirpation. Quelques princes, qui ne voyoient encore dans le tri-
bunal de l'Inquisition rien qui ne leur fût avantageux, puisqu'en extir-
pant les hérésies, il assùroit la tranquillité de leurs états , le protégèrent
de toute leur autorité. Les inquisiteurs sçurent se servir de cette protec-
tion pour obtenir des privilèges qui les rendirent en peu de temps très-
redoutables. Ainsi l'Inquisition fut d'abord reçue allez paisiblement.
La cour de Rome voulut profiter de cet heureux commencement pour
étendre le plus loin qu'elle pourroit sa jurisdiélion. On vit paroître des
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