U CÉRÉMONIES
ARTICLE VIII.
Religion des Ahijjins.
ïiA croyance ck les cérémonies religieuses des abissins ne différent
de celles des coptes, que par quelques circonstances que nous allons
exposer ici. Le judaïsme fut, dit-on, long-temps la religion domi-
nante de ces peuples : on prétend qu'il y fut introduit par la reine
de Saba : voici ce qu'en disent les annales d'Abissinie , que l'on
regarde dans le pays comme un livre sacré propre à figurer avec la
bible.
Une puissante reine, nommée Aqed ou Maïueda, régnoit autre-
fois en Ethiopie : cette grande princesse ayant appris d'un marchand,
appellé Tamorin , quelles étoient la puissance &: la sagesse de Salomon ,
elle desira de connoître ce monarque par elle-même, & fit le voyage
de Jérusalem, accompagnée de l'élite des princes &C des seigneurs
d'Ethiopie , & faisant porter avec elle d'immenses trésors. Salomon
instruisit cette princesfe dans la connoissànce du vrai Dieu. A sorv
retour, elle accoucha d'un fils, dont Salomon étoit le pere , auquel
elle donna le nom de Menichelek, 6c ensuite celui de David : ce
prince étant parvenu a l'âge de quinze ans , la reine sa mere le fit
partir pour Jérusalem afin d'y voir le grand Salomon son pere. Le
roi des juifs lui fit donner une éducation digne de sa naisiance , &
il ordonna aux souverains sacrificateurs O^adok & Joas, de le sacrer
roi d'Ethiopie dans le temple de Jérusalem. Lorsque le jeune prince
fut parfaitement instruit de la loi de Moïse, qu'il devoit faire obser-
ver dans ses états , Salomon lui donna plusieurs des premiers-nés
d'Israël, pour l'accompagner ck le servir en Ethiopie : ce prince
ajouta ausii à son cortège des officiers & des domestiques de la tribu
de Juda, avec un grand-prêtre , des lévites & des docteurs de la loi.
Quoi qu'il en soit de cette historiette, il est certain , disent les
voyageurs , que les rois d'AbuTinie portent encore les armes de Juda ,
& qu'ils prennent le nom de roi d'Israël. Il ne reste plus qu'à savoir
quelles furent les armes de Juda.
Les Abissins observent encore diverses cérémonies qui décèlent
leur ancienne inclination pour la loi judaïque. Ils ont, par exemple,
ARTICLE VIII.
Religion des Ahijjins.
ïiA croyance ck les cérémonies religieuses des abissins ne différent
de celles des coptes, que par quelques circonstances que nous allons
exposer ici. Le judaïsme fut, dit-on, long-temps la religion domi-
nante de ces peuples : on prétend qu'il y fut introduit par la reine
de Saba : voici ce qu'en disent les annales d'Abissinie , que l'on
regarde dans le pays comme un livre sacré propre à figurer avec la
bible.
Une puissante reine, nommée Aqed ou Maïueda, régnoit autre-
fois en Ethiopie : cette grande princesse ayant appris d'un marchand,
appellé Tamorin , quelles étoient la puissance &: la sagesse de Salomon ,
elle desira de connoître ce monarque par elle-même, & fit le voyage
de Jérusalem, accompagnée de l'élite des princes &C des seigneurs
d'Ethiopie , & faisant porter avec elle d'immenses trésors. Salomon
instruisit cette princesfe dans la connoissànce du vrai Dieu. A sorv
retour, elle accoucha d'un fils, dont Salomon étoit le pere , auquel
elle donna le nom de Menichelek, 6c ensuite celui de David : ce
prince étant parvenu a l'âge de quinze ans , la reine sa mere le fit
partir pour Jérusalem afin d'y voir le grand Salomon son pere. Le
roi des juifs lui fit donner une éducation digne de sa naisiance , &
il ordonna aux souverains sacrificateurs O^adok & Joas, de le sacrer
roi d'Ethiopie dans le temple de Jérusalem. Lorsque le jeune prince
fut parfaitement instruit de la loi de Moïse, qu'il devoit faire obser-
ver dans ses états , Salomon lui donna plusieurs des premiers-nés
d'Israël, pour l'accompagner ck le servir en Ethiopie : ce prince
ajouta ausii à son cortège des officiers & des domestiques de la tribu
de Juda, avec un grand-prêtre , des lévites & des docteurs de la loi.
Quoi qu'il en soit de cette historiette, il est certain , disent les
voyageurs , que les rois d'AbuTinie portent encore les armes de Juda ,
& qu'ils prennent le nom de roi d'Israël. Il ne reste plus qu'à savoir
quelles furent les armes de Juda.
Les Abissins observent encore diverses cérémonies qui décèlent
leur ancienne inclination pour la loi judaïque. Ils ont, par exemple,