Assez connus dans le cercle restreint des curieux et des érudits, les
deux maîtres dont nous nous sommes proposé d écrire la vie et d’étudier
les travaux sont pourtant loin de jouir de tout le renom auquel ils ont
droit. Mais précisément parce que leurs œuvres, faute d’avoir passé sous
les yeux du plus grand nombre des amateurs, n’ont pas pu être appréciées
autant qu elles le méritent, il nous a paru qu’il y aurait intérêt à les mettre
le plus amplement possible en lumière.
Est-ce à dire que personne avant nous ne se fût occupé de ces grands
artistes? Certainement non. Mais jusqu’à présent on s’était limité pour eux
soit à des notices biographiques succinctes, soit à des publications docu-
mentaires se rapportant à quelques-unes de leurs œuvres et à certaines
circonstances de leur vie. C’est ainsi que Vasari tout le premier, dans ses
Vies des artistes, n’a consacré qu’une très-courte notice à Leone Leoni :
elle occupe à peine sept pages de la récente édition annotée par M. Gae-
tano Milanesi. Il est juste d’ajouter que dans ces proportions restreintes,
elle constitue pourtant un résumé encore utile, où ne sont à redresser que
des erreurs peu nombreuses. Quant aux autres écrivains du temps, ils ne
nous ont appris que bien peu de chose : Carduceio, Lomazzo, Morigia
n’ont parlé de Leone ou de son fils qu’incidemment ; Malcspini n’a relevé
que quelques anecdotes sur le premier, et c’était à peu près tout ce qu’il y
avait à glaner de ce côté, en dehors de ce que nous avons pu puiser dans
des recueils de lettres.
Pierre l’Arétin, l’un des plus féconds épistoliers d’alors, a imprimé
quelques missives, généralement prétentieuses, adressées par lui à son
cher Leone : le fameux pamphlétaire était parent de F artiste, qu i! traitait
amicalement du nom de fils. Au milieu du siècle dernier, le savant cha-
noine Bottari, dans la collection des « Lettere pittoriche », a publié à son
tour un petit nombre de lettres du sculpteur lui-même. De nos jours , M. le
marquis Campori en a trouvé cinq, et M. Amadio Ronchini, ajoutant à
cette découverte, en a fait connaître vingt-quatre nouvelles. Quiconque
poursuit des recherches en Italie est certain de rencontrer M. Campori et
M. Ronchini parmi les premiers et plus heureux explorateurs de l’histoire
de l’art.
M. A. Bertolotti, qui a si utilement fouillé les archives romaines, n’a
pas manqué, lui aussi, d’apporter son contingent de notices touchant
Leone. Et en dernier lieu , M. Carlo Casati a réussi encore à recueillir, à
deux maîtres dont nous nous sommes proposé d écrire la vie et d’étudier
les travaux sont pourtant loin de jouir de tout le renom auquel ils ont
droit. Mais précisément parce que leurs œuvres, faute d’avoir passé sous
les yeux du plus grand nombre des amateurs, n’ont pas pu être appréciées
autant qu elles le méritent, il nous a paru qu’il y aurait intérêt à les mettre
le plus amplement possible en lumière.
Est-ce à dire que personne avant nous ne se fût occupé de ces grands
artistes? Certainement non. Mais jusqu’à présent on s’était limité pour eux
soit à des notices biographiques succinctes, soit à des publications docu-
mentaires se rapportant à quelques-unes de leurs œuvres et à certaines
circonstances de leur vie. C’est ainsi que Vasari tout le premier, dans ses
Vies des artistes, n’a consacré qu’une très-courte notice à Leone Leoni :
elle occupe à peine sept pages de la récente édition annotée par M. Gae-
tano Milanesi. Il est juste d’ajouter que dans ces proportions restreintes,
elle constitue pourtant un résumé encore utile, où ne sont à redresser que
des erreurs peu nombreuses. Quant aux autres écrivains du temps, ils ne
nous ont appris que bien peu de chose : Carduceio, Lomazzo, Morigia
n’ont parlé de Leone ou de son fils qu’incidemment ; Malcspini n’a relevé
que quelques anecdotes sur le premier, et c’était à peu près tout ce qu’il y
avait à glaner de ce côté, en dehors de ce que nous avons pu puiser dans
des recueils de lettres.
Pierre l’Arétin, l’un des plus féconds épistoliers d’alors, a imprimé
quelques missives, généralement prétentieuses, adressées par lui à son
cher Leone : le fameux pamphlétaire était parent de F artiste, qu i! traitait
amicalement du nom de fils. Au milieu du siècle dernier, le savant cha-
noine Bottari, dans la collection des « Lettere pittoriche », a publié à son
tour un petit nombre de lettres du sculpteur lui-même. De nos jours , M. le
marquis Campori en a trouvé cinq, et M. Amadio Ronchini, ajoutant à
cette découverte, en a fait connaître vingt-quatre nouvelles. Quiconque
poursuit des recherches en Italie est certain de rencontrer M. Campori et
M. Ronchini parmi les premiers et plus heureux explorateurs de l’histoire
de l’art.
M. A. Bertolotti, qui a si utilement fouillé les archives romaines, n’a
pas manqué, lui aussi, d’apporter son contingent de notices touchant
Leone. Et en dernier lieu , M. Carlo Casati a réussi encore à recueillir, à