CHAPITRE DEUXIÈME
1542-1546
Le marquis d’Avalos confie à Leone la charge de graveur des monnaies impériales à Milan. —
Voyage de l’artiste à Venise. — Les de Ilanna. — La médaille de Molza. — Casque de Pier
Luigi Farnèse. — Monnaie de Parme. — La marquise d’Avalos fait mouler par le sculpteur le
visage de son mari décédé. •—Leone envoie un sicaire à Venise pour frapper l’orfévre Martino,
son élève. — Indignation de l’Arétin. — Leone à Ferrare.
Par la lettre de Lconi du 23 mars 1541, nous avons vu que François
d’Avalos, marquis del Vasto, gouverneur de l’Etat de Milan au nom de
l’Empereur, était désireux d’attacher à son service le jeune sculpteur,
dont la réputation commençait à s’établir d’autant plus sérieusement que
ses récentes et tristes prouesses avaient attiré sur lui l’attention. Savoir
jouer traîtreusement du poignard ne pouvait être une mauvaise recom-
mandation auprès de ce même d’Avalos, qui fit assassiner, à leur passage
sur son territoire, les ambassadeurs envoyés par François Ier à la Seigneu-
rie de Venise et à Soliman II.
La crainte de mécontenter Andrea Doria avait pu faire hésiter d’abord
le lieutenant de Charles-Quint dans ses intentions à l’égard de Leone, car
il savait combien son maître tenait à se ménager la précieuse amitié de
1’amiral génois. Mais, cette même année, J Empereur passait par Milan 1 et
entreprenait avec Doria l’expédition contre Alger. C’est sans doute dans
ces circonstances que d’Avalos trouva l’occasion favorable de réaliser son
projet, puisque dès le 20 février 1542, ainsi qu’il résulte de documents
conservés à Milan, aux Archives d’État, l’artiste fut nommé maître et
graveur des coins de la monnaie impériale de cette ville, avec un traite-
ment annuel de cent écris d’or2. 11 remplit cette charge de 1542 à 1545,
et plus tard de 1550 à 1589.
On ne sait que peu de chose de la vie de Leone pendant les deux pre-
mières années de son séjour à Milan. 11 dut partager son temps entre
l’emploi de la monnaie, les travaux d’orfèvrerie, qu’il n’avait pas aban-
donnés, et la gravure des médailles.
1 Cicogna, Iscrizioni Venete, t. IV, p. 665.
Carlo Casati, Leone Leoni d’Arezzo,^. 44-45.
1542-1546
Le marquis d’Avalos confie à Leone la charge de graveur des monnaies impériales à Milan. —
Voyage de l’artiste à Venise. — Les de Ilanna. — La médaille de Molza. — Casque de Pier
Luigi Farnèse. — Monnaie de Parme. — La marquise d’Avalos fait mouler par le sculpteur le
visage de son mari décédé. •—Leone envoie un sicaire à Venise pour frapper l’orfévre Martino,
son élève. — Indignation de l’Arétin. — Leone à Ferrare.
Par la lettre de Lconi du 23 mars 1541, nous avons vu que François
d’Avalos, marquis del Vasto, gouverneur de l’Etat de Milan au nom de
l’Empereur, était désireux d’attacher à son service le jeune sculpteur,
dont la réputation commençait à s’établir d’autant plus sérieusement que
ses récentes et tristes prouesses avaient attiré sur lui l’attention. Savoir
jouer traîtreusement du poignard ne pouvait être une mauvaise recom-
mandation auprès de ce même d’Avalos, qui fit assassiner, à leur passage
sur son territoire, les ambassadeurs envoyés par François Ier à la Seigneu-
rie de Venise et à Soliman II.
La crainte de mécontenter Andrea Doria avait pu faire hésiter d’abord
le lieutenant de Charles-Quint dans ses intentions à l’égard de Leone, car
il savait combien son maître tenait à se ménager la précieuse amitié de
1’amiral génois. Mais, cette même année, J Empereur passait par Milan 1 et
entreprenait avec Doria l’expédition contre Alger. C’est sans doute dans
ces circonstances que d’Avalos trouva l’occasion favorable de réaliser son
projet, puisque dès le 20 février 1542, ainsi qu’il résulte de documents
conservés à Milan, aux Archives d’État, l’artiste fut nommé maître et
graveur des coins de la monnaie impériale de cette ville, avec un traite-
ment annuel de cent écris d’or2. 11 remplit cette charge de 1542 à 1545,
et plus tard de 1550 à 1589.
On ne sait que peu de chose de la vie de Leone pendant les deux pre-
mières années de son séjour à Milan. 11 dut partager son temps entre
l’emploi de la monnaie, les travaux d’orfèvrerie, qu’il n’avait pas aban-
donnés, et la gravure des médailles.
1 Cicogna, Iscrizioni Venete, t. IV, p. 665.
Carlo Casati, Leone Leoni d’Arezzo,^. 44-45.