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CHAPITRE CINQUIÈME
1551-1555
De retour à Milan, Leone jette la statue de l’Empereur et celle de Don Philippe. — Il se plaint à
Granvelle de la conduite de son fils Pompeo, et pourtant il le lui recommande avec chaleur. —La
statue de la Fureur. — Ferrante Gonzaga écrit à Charles-Quint pour lui rendre compte des
travaux de son sculpteur. — Statue en bronze de la reine Marie de Hongrie. — Statue de marbre,
buste de marbre et buste de bronze de l’Empereur. — Réponse de l’Empereur à Ferrante Gonzaga.
— Don Ferrante se rend à la Cour pour se justifier des accusations portées contre lui. — De
Bruxelles, il écrit aux magistrats de Milan pour ordonner, au nom de l’Empereur, de verser de
l’argent à Leone.

Granvelle avait personnellement commandé plusieurs bronzes à Leone;
Vasari en a fait mention : c’étaient des portraits de Charles-Quint, de son
fds et du prélat lui-même. L’artiste avait exécuté à la Cour les modèles
de ces ouvrages, ainsi que ceux des bustes que la Reine de Hongrie lui
avait ordonné de faire pour son palais de Binch. D’Augsbourg, l’évêque
d’Arras lui envoya les moules des uns et des autres, afin qu’ils fussent
jetés en bronze à Milan. Ceux-ci arrivèrent détériorés :
Leone à l’évêque d’Arras 1.
Illme etRévme Patron. Si j’avais tué le père de celui qui a emballé les moules et
les portraits des deux Rois, il n’aurait pas dû se venger en en prenant aussi peu
de soin. Ils sont venus tout simplement sur de la paille avec un semblant de petites
caisses toutes brisées, comme en fait foi le certificat ci-inclus du marchand qui
me les a livrés. Dieu m’est témoin que je l’ai apostrophé par saint François
quand je les ai vus. Et je veux me persuader cependant que, selon l’ordre qu’en
a donné V. S., on a bien transporté les copies en Flandre. J’ai mis la main
aujourd'hui à refaire de nouveau à peu près tout, afin que la Majesté de la
Reine et V. S. Illme sachent que je reconnais les faveurs dont j’ai été l’objet.
La réception desdits fragments a eu lieu hier, 7 juillet, comme l’établit ledit
certificat, et je serais heureux que Sa Majesté en sût quelque chose, afin que je
ne paraisse pas être lent alors que je suis plus prompt qu’un lion à vous écrire.
J’attends que le Seigneur Ill,1,e me fasse consigner le métal selon que je lui
en ai écrit, et ensuite je vous donnerai de mes nouvelles pour la confusion
de ceux qui m’aiment peu. Car je serai le premier à fondre de notre temps la
statue d’un si grand César. La forme est si avancée, en effet, qu’elle ne demande

1 Manuscrit inédit de la Bibliothèque du Roi, à Madrid. Voir le texte italien aux Appendices.
 
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