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https://doi.org/10.11588/diglit.68769#0232
CHAPITRE NEUVIÈME
1562-1565
La statue colossale de Don Ferrante Gonzaga, duc de Guastalla. — Lettres de Leoni à Cesare Gonzaga.
— Requête au Sénat de Milan au sujet de la maison de la rue de Moroni. — Comment Leone la
réédifia. — Les collections d’œuvres d’art que l’artiste y avait réunies. — L’état actuel de cette
maison. — Granvelle à Besançon.
Dans les lettres de Leoni à Ferrante Gonzaga, nous avons rencontré
quelques allusions au désir de l’artiste d’exécuter une statue de son pro-
tecteur. De Bruxelles, à la date du 13 juin 1556, notamment, il avait
exprimé le regret de n’avoir pu « qu’à grand’peine, en tant d’années, lui
donner mie médaille, alors qu’il était son débiteur d’un colosse ». Don
Ferrante était pourtant mort, en 1557, sans que le vœu de son sculpteur
fût accompli. Mais le nouveau duc de Guastalla, Don Cesare, donna ordre
de mettre le projeta exécution. Leoni, revenant au sujet qu’il avait déjà
traité au revers de la médaille dont nous avons parlé précédemment,
représente encore son héros vainqueur des monstres : debout et armé à
l’antique, il foule aux pieds une sorte de satyre ayant la figure de l’homme
et les pieds du bouc, tandis que l’hydre de l’Envie, dont il a coupé les
têtes, est étendue derrière lui.
Dès le commencement de l’été de l’année 1562, les moules de cette
œuvre étaient déjà dans la fosse, disposés pour la fusion. Mais 1 artiste
attendait vainement d’être pourvu de métal ou de subsides pour s’en pro-
curer, et il dut écrire au Duc :
Leone à Don Cesare, duc de Guastalla, à Mantoue ’.
Illme et Excme Seigneur. J’ai fait ce que Votre Excellence m’a ordonné avec
le Sr Giuliano [Gosellino], sur les exhortations duquel j’ai, il y a peu de temps,
acheté certains morceaux d’artillerie, afin de ne pas tant importuner V. Exc.
Ledit seigneur se persuadait comme moi que V. S. 11 lme n’aurait pas manqué d’y
pourvoir au plus tôt afin que quelque sinistre n’arrivât pas à la statue, qui attend
1 La suscription p^rte : « A l’Illme et Excme Gonzaga, à Mantoue. » — Voir A. Ronchini,
mon très-respecté Seigneur, le seigneur Cesare Leone Leoni, p. 38.
1562-1565
La statue colossale de Don Ferrante Gonzaga, duc de Guastalla. — Lettres de Leoni à Cesare Gonzaga.
— Requête au Sénat de Milan au sujet de la maison de la rue de Moroni. — Comment Leone la
réédifia. — Les collections d’œuvres d’art que l’artiste y avait réunies. — L’état actuel de cette
maison. — Granvelle à Besançon.
Dans les lettres de Leoni à Ferrante Gonzaga, nous avons rencontré
quelques allusions au désir de l’artiste d’exécuter une statue de son pro-
tecteur. De Bruxelles, à la date du 13 juin 1556, notamment, il avait
exprimé le regret de n’avoir pu « qu’à grand’peine, en tant d’années, lui
donner mie médaille, alors qu’il était son débiteur d’un colosse ». Don
Ferrante était pourtant mort, en 1557, sans que le vœu de son sculpteur
fût accompli. Mais le nouveau duc de Guastalla, Don Cesare, donna ordre
de mettre le projeta exécution. Leoni, revenant au sujet qu’il avait déjà
traité au revers de la médaille dont nous avons parlé précédemment,
représente encore son héros vainqueur des monstres : debout et armé à
l’antique, il foule aux pieds une sorte de satyre ayant la figure de l’homme
et les pieds du bouc, tandis que l’hydre de l’Envie, dont il a coupé les
têtes, est étendue derrière lui.
Dès le commencement de l’été de l’année 1562, les moules de cette
œuvre étaient déjà dans la fosse, disposés pour la fusion. Mais 1 artiste
attendait vainement d’être pourvu de métal ou de subsides pour s’en pro-
curer, et il dut écrire au Duc :
Leone à Don Cesare, duc de Guastalla, à Mantoue ’.
Illme et Excme Seigneur. J’ai fait ce que Votre Excellence m’a ordonné avec
le Sr Giuliano [Gosellino], sur les exhortations duquel j’ai, il y a peu de temps,
acheté certains morceaux d’artillerie, afin de ne pas tant importuner V. Exc.
Ledit seigneur se persuadait comme moi que V. S. 11 lme n’aurait pas manqué d’y
pourvoir au plus tôt afin que quelque sinistre n’arrivât pas à la statue, qui attend
1 La suscription p^rte : « A l’Illme et Excme Gonzaga, à Mantoue. » — Voir A. Ronchini,
mon très-respecté Seigneur, le seigneur Cesare Leone Leoni, p. 38.