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8 L'ART ÉGYPTIEN.

rois, soucieux du bonheur de leurs peuples, avaient élevé des ouvrages surpre-
nants, non-seulement pour rendre ces terrains perpétuellement et également fertiles
dans les années de la trop grande élévation des eaux du fleuve ou d'une crois-
sance trop médiocre, mais encore pour porter la fécondité naturelle à ses eaux
dans des endroits reculés, sur les plaines arides où il ne leur était pas permis de
s'étendre. C'est à la faveur de ces grands ouvrages, également dignes de leur puis-
sance et de leur génie, comme de l'industrie de leurs sujets et de leur persévérance
à y travailler, qu'ils avaient étendu cette fertilité dans la plus grande partie. des
déserts dont leur royaume était entouré à son couchant, en y faisant couler les
eaux trop abondantes dont l'Egypte était souvent incommodée.

Ces eaux, en deux ou trois années, répandaient sur les sables un limon gras, de
l'épaisseur de plus d'un pied, qui produisait de riches moissons dont se nourrissait
la nouvelle population accourue autour de ces cultures pour profiter de leurs pro-
ductions.

C'est de la sorte que le terrain cultivé de l'Egypte se trouvait doublé et que le
peuple s'était accru à proportion; et c'est la seule façon d'expliquer comment on
rencontre aujourd'hui dans les déserts, qui bornent ce pays du côté de la Libye, des
ruines de villes qui paraissent avoir été considérables.

Mais après qu'un roi d'Assyrie eut subjugué l'Egypte et emmené presque tous ses
habitants en captivité, tous ces grands ouvrages tombèrent en ruiné-; les gigantesques
canaux, les merveilleux aqueducs construits avec tant de dépense, pour porter au loin
l'eau du Nil, ayant cessé d'être entretenus, les terres qu'il arrosait redevinrent
bientôt après stériles, les villes furent abandonnées et rapidement ensevelies sous les
sables.

Enfin, pour bien comprendre la réalité des effets bienfaisants qui devaient être
le résultat de la création de ces nombreux aqueducs, de ces canaux divers, qui étaient
autant de saignées de la rive gauche du Nil et qui conduisaient ses eaux au travers
des campagnes, jusqu'au sommet des montagnes de la Libye, qu-'on veuille bien
remarquer que dès l'entrée du fleuve, qui se trouvait être une des extrémités, il y a
une pente qui devenait considérable à l'autre de ses extrémités, et qu'en construisant
des aqueducs en demi-cercle, dont un bout touchait au fleuve tandis que l'autre
aboutissait aux montagnes, il n'était pas surprenant qu'ils fussent (comme ils l'étaient
en effet), par une ligne presque parallèle à l'horizon, très-élevés dti côté de la Libye,
quoique au niveau du fleuve dans l'endroit où ils le rencontraient.

En outre ces aqueducs magnifiques, dont quelques-uns avaient cent pieds de
largeur sur vingt de hauteur, étaient encore autant de rivières qui servaient au
 
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