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ARCHITECTURE. 159

change en forme de pyramide tronquée, et, comme telle, en se maintenant dans
tous les sens : Ce ne sont donc pas les pylônes et les murs d'enclos seuls qui présen-
tent leurs faces extérieures inclinées; (cette particularité se retrouve aussi dans le
plan général, qui d'ordinaire se rétrécit en s'éloignant de la façade) car les élévations
môme montrent un décroissement analogue; de là vient que, les arrière-corps étant
posés sur un sol surélevé et dans le sens de la hauteur, leurs colonnes et leurs
murs diminuent à mesure qu'ils sont éloignés de l'entrée principale.

Quoique le plan général des monuments aille en croissant, continuellement, en
dimension et en étendue, à l'instar des cristaux, par l'apposition et par la mul-
tiplication des corps de bâtiments ajoutés, cependant, malgré ces développements
successifs, il leur reste toujours la sombre expression de leur origine ; parce que
leurs grandes murailles extérieures, tout unies, sont imposantes et glaciales par
leur masse même : En outre, comme ils sont renfermés dans une enceinte de
circonvallations, ils n'invitent pas à y entrer comme le font les temples grecs avec
leur portique aux nombreuses ouvertures; c'est ce qui explique pourquoi les allées
de sphinx deviennent réellement indispensables pour conduire à la porte princi-
pale, souvent unique, par laquelle on pénétrait dans les portiques intérieurs et
dans les grandes salles hyposlyles.

Ces salles, à leur tour, étant très-peu éclairées, avaient un aspect mystérieux et
sombre comme celui du tombeau : Ce qui fait qu'une fois entré dans ces enceintes
sacrées, on se trouvait séparé entièrement du monde extérieur, parce que le jour qu'au-
raient procuré des fenêtres et des entre-colonnements manquait partout ; et que le
nombre des portes môme ne se trouvait jamais en raison de l'étendue de l'édifice.

A côté des grands temples et des demeures royales, ce sont aussi, à celte époque,
les tombeaux, excavés dans le roc, qui rivalisent en hauteur et en étendue avec les
plus gigantesques monuments apparents : Les plus vastes de ces tombeaux présentenl
une suite de chambres, de vestibules et de couloirs souterrains en une seule enfilade
comme les hypogées royaux antérieurs; ou bien sont de véritables labyrinthes de pièces
superposées les unes aux autres, et communiquant par des corridors et des escaliers,
eominc le tombeau du grand prêtre Pétaraounoph. Les murs sculptés et peints, dans
lJne tonalité fastueuse qui contraste avec le séjour de la mort, semblent presque
exclusivement destinés à nous dévoiler les mœurs Égyptiennes du temps, et à nous ini-
tier à la vie priyée de cette ualion à plus de deux mille ans de distance. C'est là,
en effet, que se rencontre le plus vaste champ pour l'étude du caractère de ce
Peuple à jamais mémorable, à commencer par celle des règles d'après lesquelles
ces hypogées étaient disposés; car jusqu'à nos jours il n'a pas été permis de
 
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