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232 L'ART ÉGYPTIEN.

prise par le sacerdoce, de s'isoler dans des retraites souterraines, qu'est venu, plus
tard, dans les contrées où furent transportées les pratiques religieuses égyptiennes,
l'usage de les célébrer, également, dans des grottes ou des souterrains.

Cependant, malgré le penchant qui les attirait vers les colossales constructions, ou
l'emploi des monolithes, les Égyptiens ne modifièrent jamais, par caprice, les règles
adoptées, dès l'origine, par les premiers législateurs de l'art architectural ; on peut s'en
convaincre, facilement, par l'examen des obélisques, qui se ressemblent tellement tous,
que, lorsqu'ils n'ont pas d'inscriptions, il est presque impossible d'établir une différence
d'âge entre les uns et les autres; aussi croyons-nous devoir nous inscrire en faux
contre la dénomination d'obélisques qu'on a cru pouvoir appliquer à ces hautes tours
oblongues, qui s'étendaient, sur une longue file, devant la façade du grand temple
d'Axum, en Abyssinic; et dont faisaient partie les deux spécimens que nous reprodui-
sons plus haut, (on croit que ce temple fut érigé sous la domination des Ptolémées) : quelle
que soit l'époque de leur édification, il est impossible d'y reconnaître aucun des
caractères fondamentaux de ce genre de monolithes. En présence, donc, d'une persis-
tance semblable à reproduire les mêmes modèles, on serait porté à croire que les
Égyptiens durent, parfois, se lasser d'élever des monuments si semblables : il n'eu
fut rien; les derniers pharaons en faisaient tailler d'aussi nombreux, et avec autant
d'ardeur que leurs plus anciens prédécesseurs. Arnasis et Nectanèbe II ne se lassèrent pas
d'en ériger, et de tout semblables à ceux qu'on faisait tailler plusieurs siècles avant eux.

De ce qui précède nous déduirons une conséquence logique ; c'est que les seules
constructions qu'on puisse, de droit, qualifier d'Égyptiennes, sont celles qui furent
édifiées en conformité des règles hiératiques qui, on n'en peut plus douter aujourd'hui,
s'appliquaient aussi bien aux ornementations accessoires qu'au plan général et aux parties
principales des édifices; et que les œuvres, auxquelles nous reconnaissons que cette
marque indélébile fait défaut, n'obtinrent jamais ni la sanction sacerdotale, ni l'ap-
probation populaire ; toutefois, cette conséquence irréfutable n'implique pas qu'il ail
été défendu de perfectionner l'exécution artistique, soit de l'ensemble, soit des dé-
tails du travail architectural, par un faire plus; achevé, ou plus léché, si l'on aime
mieux ; loin de là, il est démontré par une foule d'exemples qu'il fut toujours permis
de modifier les dimensions, mais jamais les proportions.

Cependant l'on est bien forcé de reconnaître que l'architecture Égyptienne attei-
gnit son apogée à l'époque de Ramsés-le-Grand ; car on ne voit rien, sous ses succes-
seurs, qui indique un progrès dans cet art, tandis que l'inspection de tous les
Ramesséum, élevés ou creusés par ce conquérant, prouve, péremptoirement, que
sous son règne, aucune des particularités de cette architecture n'était ignorée;
 
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