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276 L'AKT ÉGYPTIEN.

enluminés, tels, du reste, que les recherche toujours le goût des hommes primitifs,
qui ne se contentent pas que de la forme, mais exigent encore la couleur, et surtout
la couleur forte, éclatante ; c'est-à-dire celle qui frappe et qui remplit les yeux.

Aussi, les Égyptiens préférant les couleurs simples et non mélangées, leurs artistes
observèrent-ils, avec soin, les teintes locales de la nature ; mais, parce qu'ils n'avaient
pas l'habitude de dégrader et de marier leurs couleurs, ils exagérèrent les tons jus-
qu'à leur donner une valeur conventionnelle : c'est pourquoi ils peignirent toujours les
hommes de leur race d'un rouge-brique uniforme, et leurs femmes d'un jaune tout uni,
voulant ainsi indiquer, plutôt que chercher, par ces couleurs, l'imitation de la grada-
tion naturelle des carnations de sexes différents. La couleur rouge donnée aux hommes
ne servait qu'à exprimer un teint coloré, plus brun que celui des femmes : certaines
peintures présentent, pourtant, une exception remarquable ; par exemple, dans le
petit spéos d'Abousembil, où toutes les carnations, soit des divinités, soit des rois et
des reines sont, uniformément coloriées en jaune tirant sur le chrome.

C'est qu'il y avait, pour les divinités, des couleurs consacrées, symboliques, aussi
invariables que les costumes et les décorations qui les distinguaient les unes des autres :
de là vient, qu(outre le jaune et le rouge, on constate qu'il a été l'ait usage du bleu ou
du vert pour colorier la carnation de quelques unes d'entre-elles. Ainsi,peint avec l'une
ou l'autre de ces deux dernières couleurs, le dieu androgync Nil, aux puissantes
mamelles, représente l'une ou l'autre saison des haules et basses eaux; de même,
lorsqu'il a le visage colorié en vert, Osiris se trouve représenter, dans sa personnifi-
cation, le souverain juge de l'Amenti.

On peut reprocher, seulement, aux artistes égyptiens d'avoir commis quelques ano-
malies dans les détails ; par exemple, pour les figures de nègres ou quelques portraits à
carnation noire dans le genre de celui d'Ahmes-Nofré Atari : ici, les sourcils et les con-
tours des paupières, de même que ceux qui indiquent l'aile du nez ou qui dessinent la
bouche et l'oreille, sont tracés en blanc; ce qui produit un effet étrange et pas trop
éloigné de l'imitation de la nature : il y a lieu de penser, cependant, que cette anomalie .
leur a été inspirée par ce fait, que le noir, employé même dans toute son intensité,
ne pouvait plus leur présenter assez de vigueur, comme il le fallait, pour en détacher
les diverses parties.

On sait que les Égyptiens n'employèrent jamais la peinture proprement dite que
dans les tombeaux, ou sur des panneaux de bois, ou bien encore sur les rouleaux de
papyrus, et cela, parce qu'ils la regardaient comme trop éphémère pour servir à la
décoration des temples : Ils lui préférèrent toujours, pour cette dernière décoration,
les bas-reliefs coloriés.
 
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