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PEINTURE. 291

«loue pas besoin des pinceaux, que l'art, en se perfectionnant, nous a rendu indispensa-
bles. Quand ils différaient de grosseur, ils étaient plus ou moins pointus, mais ordinai-
rement ils avaient le même diamètre dans toute leur longueur.

On rencontre aussi dans les tombeaux, des pains de couleurs (semblables à ceux
qu'on vend aux artistes à notre époque), tout prêts à être employés; en même temps
que des coquilles contenant de l'or à peindre et des petits mortiers de faïence avec
leurs molettes pour broyer les couleurs.

Les couleurs étaient employées à l'eau mélangée de colle ou de gomme, peut-être
de lait; mais on ne trouve aucune trace de blanc d'œuf. Montabert, dans son Traité
de peinture (t. IX, p. 416), prétend que les couleurs qui décorent quelques temples
égyptiens, étaient appliquées à la chaux.

La colle qui servait à lier les parties colorantes était très-solide, et ces peintures
«m détrempe résistent si bien à l'action de l'eau, surtout celles de Beni-IIaçcn, les plus
anciennes, que la plupart des visiteurs ne craignent pas de passer une éponge sur les
murailles afin d'en aviver les peintures.

Plusieurs masques de momies, peints sur bois ou sur cartonnage, prouvent aussi
que l'encaustique, préparée avec la cire et la naphte, était usitée en Egypte, mais ou
ignore précisément à quelle époque. Quelques cartonnages exécutés sous la XVIIIe dy-
nastie, sont peintes avec une suavité de tons dont aucune peinture murale n'approche.
J'ai vu un cercueil de femme, moulé en toile cimentée de plâtre, en forme de gaîne,
dont le visage délicat, colorié d'un ton rosé, éLaiL encore, après trois mille ans, d'une
fraîcheur charmante et dont tordes les couleurs, même celles des ajustements, étaient
traitées par des teintes si harmonieuses qu'elles étaient un vrai régal pour les yeux.

Quelquefois, les artistes égyptiens mélangeaient aux couleurs leur vernis transpa-
rent et incolore, ainsi que le firent plus lard les Grecs. C'est encore à l'aide de ce
vernis qu'ils faisaient les glacis (on remarque dans le tombeau d'Aïchési, sur le palan-
quin du roi, un glacis de bleu qui passe sur un fond jaune en ménageant les figures
pour les bien détacher du reste de la composition); cependant certains vernis que les
Égyptiens ont également quelquefois appliqués sur leurs peintures murales, étaient
composés d'une malière résineuse qui a noirci avec le temps et gâté toutes les couleurs
qu'elle recouvre.

Maintenant nous allons, autant que le permet l'état actuel de nos connaissances en ce
qui les concerne, aborder, mais sans essayer de hasarder aucune hypothèse, le difficile
problème de l'importance que le sacerdoce égyptien attachait aux impressions pro-
duites sur l'esprit du peuple par l'emploi de chacune des sept couleurs dont il auto-
risait l'usage.
 
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