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ART INDUSTRIEL. 313

mieux travaillé le verre. Strabon raconte que les ouvriers verriers de son temps lui
affirmèrent que leur sol produisait une certaine substance « sans laquelle, disaient-ils,
on ne saurait faire du beau verre. » On croit, généralement, que cette substance n'était
autre chose que la soude que les Vénitiens, pendant tout le moyen âge, allaient
acheter à Alexandrie, et à laquelle ils durent la perfection de leurs ouvrages en verre.
Cette soude est, en effet, la meilleure connue ; elle provient de la cendre d'une plante
nommée par les botanistes Mesem Bryanthemum Copticum.

Il est probable que les Égyptiens ne pratiquèrent jamais, cependant, l'art de cou-
ler des glaces de miroirs, comme le faisaient les Sidoniens, si toutefois il est admissi-
ble que l'antiquité ait connu les grands miroirs de verre étamé : c'est pourquoi nous
croyons pouvoir dire, malgré l'interprétation donnée à un passage de Pline, qu'on a
confondu cette fabrication avec celle des petites pièces de verre fort épaisses, et ordinai-
mentrondes, qu'on enchâssait dans du plâtre pour en faire des fenêtres, ainsi quecela
s'est pratiqué, pendant tout le moyen âge, chez les Arabes, et se pratique encore en plu-
sieurs endroits du Levant et de la Turquie. Ce travail, du reste, qui nous paraît être le
premier emploi des carreaux de vitre, ne forçait les ouvriers à aucune habileté de main-
d'œuvre; et les verriers égyptiens n'eussent pas eu de peine, sinon à surpasser, du
moins à égaler à cet égard les ïyriens et les Sidoniens, qui ne se sont jamais fait faute,
on n'en a eu que trop de preuves, de s'attribuer bien des découvertes qu'ils n'avaient

pas faites.

Quoi qu'il en soit nous pensons que l'invention du verre a dû être la suite logique,

le corollaire de l'art du potier, aussitôt que l'on eût mis en œuvre une pâte presque

translucide après la cuisson et assez approchante de la porcelaine, parce qu'en s'oc-

cupant de la cuisson des vases de terre, il est impossible de ne pas y observer presque

tous les développements analogues, de bien près, à ceux de la vitrification.

Il existe dans des hypogées des plus anciennes dynasties plusieurs peintures qui

représentent le travail du verre; certaines de ces compositions, qui remontent au règne

d'Osortasen I», prouvent toutes que le procédé du soufflage du verre était connu même

dès cette époque. Elles ont été reproduites par Wilkinson, au nombre de trois : la

première nous fait voir un ouvrier prenant du verre dans un four à l'aide d'un tube

,, , , ,1 „, nn ea 0Art oneore de nos jours; dans la seconde, deux

qui ressemble a la canne dont on se seit ciigoil ^ nuo j

ouvriers sont assis en face l'un de l'autre, ayant un fourneau allumé entre eux deux,
et soufflant chacun un objet de verre au moyen de leur tube; enfin, dans la troisième,
pendant qu'un ouvrier isolé se livre à la même opération que les deux ouvriers de la
composition précédente, deux autres verriers soufflent ensemble dans une bouteille
reposant à terre.
 
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