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DESSIN. 397

l'artiste sait, toujours, en cette occasion, éviter la raideur hiératique des scènes officielles et se
rapprocher davantage de la nature.

Le premier registre est remarquable par une joueuse de mandore, vue de derrière, et deux
danseuses qui, la tête penchée, semblent suivre de l'œil le mouvement de leurs pieds. Toutes
trois sont vêtues de robes transparentes; elles ont les hanches garnies du cercle lombaire,
genre de parure qu'on voit encore aujourd'hui sur les jeunes filles de la haute tégyple et de la
Nubie. Je dois ce dessin à mon ami Georges Lloyd, qui avait dessiné autrefois cette scène sans y
mettre les couleurs dont elle est ornée, et uniquement pour conserver un souvenir précis de
l'élégance que les Égyptiens savaient apporter quelquefois dans leurs compositions.

A mon second voyage, désireux de compléter son travail, j'ai vainement recherché ce
tombeau ; je n'ai pu le retrouver. L'entrée, je l'espère, en aura été, seulement, bouchée par les
détritus de la montagne; cependant un des meilleurs guides de Gournah m'a assuré que les
peintures en avaient été détruites par les touristes, que rien ne peut corriger de la déplorable
manie de dégrader tous les monuments qu'ils visitent.

Le second registre, d'un dessin moins pur et moins élégant que le premier, est sculpté en
bas-relief dans un hypogée : il n'a plus conservé de couleurs bien discernables. Les musiciennes
s'y répartissent une harpe, une flûte double, une lyre qui semble avoir servi de modèle aux
Grecs, et un tympanon formé d'un cadre de bois tendu d'une peau d'onagre.

PESÉE et jugement de l'âme au tribunal d'Osiris. — xvme dynastie.

La scène que représente cette planche, c'est-à-dire le jugement de l'âme, est une des plus
importantes et des plus belles de l'ouvrage, parce qu'elle offre de nombreuses variantes qui per-
mettent d'expliquer ce qui, sans elle, aurait pu paraître obscur ou incompréhensible.

Son ensemble est renfermé dans une grande salle figurée par une longue corniche que sou-
tiennent deux colonnes à faisceau, près desquelles on a peint, en noir, deux vantaux de porte :
cette salle est le prétoire du tribunal d'Osiris, juge suprême de l'Amenti.

Le dieu, assis sur son trône, coiffé du claft, tenant d'unemain le fouet, et, de l'autre lu pedum,
préside à la cérémonie. Sur un autel, chargé de victuailles et de fleurs, s'étalent les offrandes
du défunt : et derrière l'autel apparaît la grande directrice de l'enfer; le type du cerbère, la
gueule béante, accroupie sur un petit édicule. Plus loin s'élève une grande balance surmontée
d'un cynocéphale ; dans l'un des plateaux on a placé le cœur du défunt ; dans l'autre, pour contre-
poids une image de la justice.

Les deux frères Anubis et iïonus assistent au pèsement des bonnes et des mauvaises actions
du mort- Thoth, l'écrivain sacré, inscrit le résultat, ayant à ses côtés le sceptre d'Osiris sur-
monté d'une petite figure humaine. Le défunt, les bras élevés en suppliant et soutenu par la
justice représentée, sinon aveugle, du moins sans tête, attend au fond du prétoire la décision du
souverain juge. Au-dessus de la scène, on voit rangés sur deux lignes les quarante-deux assesseurs
d'Osiris auxquels le défunt rend hommage comme aux juges chargés d'apprécier chacun un péché
déterminé. Les têtes de ces assesseurs sont assez variées pour caractériser leurs fonctions.

Cette scène de Psychoslasie est fréquemment aussi représentée dans les tombeaux, et ce
sont elles qui ont donné lieu aux fables rapportées par Diodore (I, 92) et accréditées sans
contrôle, du jugement des morts après leur décès par des juges rassemblés en présence du peuple
pour prononcer sur le sort du défunt.
 
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