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SCULPTURE. 39»

J'ai déjà dit que ces sortes de représentations sont communes sur les monuments funéraires:
elles ne s'appliquent pas seulement aux volatiles, mais à tons les produits de la culture, aussi
bien de l'élève des bestiaux, que de l'industrie et des arts, que pouvaient se procurer les
régisseurs des domaines des grands personnages. On y voit aussi figurer souvent les objets de
luxe ou de curiosité, que l'intendant s'était procurés pour faire preuve de zèle et s'attirer l'affec-
tion de son maître.

Le premier registre représente un troupeau de grues conduit par deux serviteurs gallinaires,
armés de longs bâtons. On y distingue la grue commune, dont le plumage cendré diffère peu de
celle connue en Europe; et une autre échassier appartenant à l'espèce appelée demoiselle de
Numidie, reconnaissables aux deux aigrettes formées par le prolongement des plumes effilées
qui couvrent l'oreille. On rencontre souvent sur les monuments de cette époque de grands trou-
peaux de ces échassiers que les Égyptiens paraissent avoir élevés pour en manger la chair. Le
caractère sociable, enjoué de la grue de Numidie la rend facile à apprivoiser, et l'on en voit
encore souvent en Egypte dans les maisons des riches particuliers.

La légende hiéroglyphique sculptée au-dessus de ce tableau, se traduit ainsi: .« Conduite
pour faire voir l'hommage amené des domainees de la maison éternelle. » Un savant égyptologue,
M. Chabas, pense que cette dernière expression signifie: la propriété héréditaire, le domaine
patrimonial.

Le second registre représente une basse-cour dont la partie antérieure, reportée sur une autre
planche, était ornée de colonnettes. Dans les deux compartiments, on voit divers volatiles
auxquels des serviteurs donnent leurs soins sous l'inspection d'un scribe. Les uns préparent la
pâte, la roulent en boulettes dans leurs mains et la déposent sur de petites tables; les autres en
gavent les oiseaux, ainsi que l'expliquent les hiéroglyphes semés au milieu des volatiles. On
voit écrit, aussi, au-dessus du compartiment à droite: « La réunion des oies et des pigeons après
qu'ils ont mangé » ; et, à gauche, on lit une phrase analogue. La naïveté de ces inscriptions,
qui rappellent celles des tableaux du moyen âge, provoque le sourire de tous ceux qui ne songent
pas que ces bas-reliefs ont précédé de deux mille ans les plus anciens monuments plastiques que
nous connaissons. Les volatiles s'ébattent, se mêlent, boivent avec beaucoup de vérité, et prou-
vent que les artistes de cette époque reculée, étaient déjà bien avancés dans l'étude de la nature.

Joute ues mariniers. — Koum el-Ahmar. — vie dynastie.

Cette planche représente un bas-relief copié dans le tombeau de Zawyet el-Mayetin, appar-
tenant à un Souten-Zokh, qui vivait sous la vie dynastie et dont le nom se trouve inscrit dans

son tombeau.

Ce tableau si remarquable pour l'art de cette époque a été reproduit par Lepsius; mais il y
a été oublié maints détails, et l'on en voit d'autres rendus très-négligemment : dans cette repro-
duction par trop fautive, en effet, les lotus qui parsèment l'eau, semblent des fleurs et des
feuilles détachées de leurs tiges, tandis que tout se groupe, au contraire, dans l'original. Il est
figuré, dans la seconde barque, un homme tirant une espèce de filet, tandis qu'il tire un cadavre
de l'eau, comme on peut le vérifier, facilement, sur le plâtre que j'ai donné au musée du
Louvre; en outre les deux lutteurs qu'on voit à l'extrémité des deux dernières barques n'ont plus
de mouvement compréhensible, et les parties sexuelles ainsi que les muscles ne sont pas mar-
 
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