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PEINTURE. 429

de la xvnr dynastie, elles acquièrent une forme très-élégante et richement ornée ; elles étaient
quelquefois d'un luxe extraordinaire. Dans la liste des donations faites par Thoutmès III au grand
temple d'Amon, sculptée près du sanctuaire, on cite une belle harpe travaillée en cuivre, en
argent, en or, en lapis-lazuli et en toutes sortes de pierres précieuses. Les harpes qui figurent
dans cette planche ne sont pas du goût le plus pur, on en voit de plus belles : cependant
elles sout devenues en quelque sorte classiques par la place qu'elles occupent dans ces deux
compositions qui décorent les parois opposées d'une des petites salles du tombeau de Ramsès III,
à Biban el-Molouk.

A leurs têtes rases, à leurs longs vêtements, on reconnaît que ces deux harpistes appar-
tiennent à l'ordre sacerdotal ; la musique étant mise, en Egypte, au nombre des sciences sacrées.
Les chantres remplissaient souvent les premières dignités sacerdotales, mais pour obtenir cette
distinction, il fallait que ce prêtre eût appris et sût par cœur deux livres sacrés attribués à
Hermès, l'un qui contenait des hymnes en l'honneur des dieux, et l'autre où étaient renfermées
des règles de conduite pour les rois. Clément d'Alexandrie et Diodore de Sicile rapportent que
c'était un usage consacré, qu'il y eût toujours à la cour des pharaons un prêtre-chantre, dont
les fonctions étaient de rappeler à ceux-ci leurs devoirs, et de célébrer les hauts faits des sou-
verains.

Ces deux harpistes étaient sans doute de ces prêtres-chantres qui devaient apprendre et
savoir par cœur le livre qui contenait des règles de conduite pour les rois; cependant la lé-
gende hiéroglyphique n'en dit rien. L'un joue d'une harpe à 11 cordes en présence des dieux
Enphé et Phré; l'autre pince une harpe à 13 cordes devant Meoui et Atmou. Les têtes qui or-
nent la base de ces deux harpes sont couvertes, l'une de la coiffure symbolique de la région
supérieure, l'autre de la coiffure emblématique de la région inférieure : d'où l'on pourrait
conclure qu'il existait deux modes ou systèmes de modulations. Je ne les trouve pas aussi
beaux qu'on l'a souvent répété : on en trouve de mieux dessinés dans quelques tombeaux par-
ticuliers. Leur vêtement est lourd et désagréable, les bras sont maigres, les doigts crochus,
mais il y a dans la pose, comme ditDenon, de l'enthousiasme et de la vérité, ils sont aveugles
comme tous ceux qu'on voit dans les peintures égyptiennes.

Scènes de la vie rurale. — Hypogées de Beni-Haçen. — xne dynastie. zS~

Offrande de fleurs et de fruits. — Nécropole de Thèbes. — xix* dynastie. xo

Ces deux planches sont une représentation, parlant aux yeux, des occupations habituelles de
la population égyptienne, dans les différentes classes sociales.

Par la première, il est permis de se rendre compte à quel degré de civilisation était arrivée
l'agriculture dans ce pays; quels soins les habitants de la campagne prenaient de leurs
animaux.

J'ai voulu également faire toucher du doigt, pour ainsi dire, le talent des artistes égyptiens
pour la reproduction des figures des animaux de ferme.

Enfin, en troisième lieu, j'ai ajouté un exemple de plus à cette proposition que j'ai
 
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