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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 1.1870

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Nr. 1
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Devéria, Théodule: L' expression Màâ-Xerou
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https://doi.org/10.11588/diglit.12056#0019

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L'expression màa-xerou.

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Cette dernière forme, avTec ses variantes, est constante dans toutes les répétitions de la
formule du Chapitre 1S du Todtenbuch où on a lu jusqu'à présent : «Ô Thot, qui as justifié Osiris
contre ses ennemis, justifie l'Osiris N. contre ses ennemis, comme tu as justifié Osiris contre ses
ennemis4, etc.» Nous allons voir que cette interprétation n'est pas plus admissible au point de
vue mythologique, qu'elle ne l'est au point de vue grammatical.

En effet, cette formule ne peut exprimer qu'un avantage donné par Thot à Osiris sur
ou contre ses ennemis, et accordé également au défunt assimilé à Osiris.

Or l'épithète màâ-xeru | , qui exprime le résultat de l'action de Thot, est particulière-
ment attachée à la forme royale, je dirai presque à la forme historique d'Osiris, au roi Oun-
novré, «l'Être bon» par excellence, le dieu dynaste.

L'Être bon, le type et l'auteur du bien a-t-il donc jamais été justifié dans aucune mytho-
logie ? — Ce serait absurde! — Son rôle au contraire-est d'être persécuté, d'avoir à souffrir de
la malice humaine et de ne prouver son innocence que par l'évidence de ses bienfaits.

La confession du chapitre ] 25 du Todtenbuch ne prouve en rien ces prétendues accu-
sations qui n'apparaissent nulle part. La forme négative implique seulement l'examen de con-
science. De plus, il est à remarquer que c'est presque le seul endroit du Todtenbuch où la per-
sonnalité d'Osiris soit séparée de celle du défunt, car c'est Osiris qui préside au jugement du
mort. Enfin, il est évident pour moi que le titre de | màâ-xeru ne résulte pas de la psycho-
stasie puisqu'il est appliqué au défunt dans toutes les parties du Livre des morts. On le trouve
même au premier chapitre, c'est-à-dire au jour des funérailles, et bien avant que l'âme n'ait
subi les nombreuses épreuves qui la séparent encore du tribunal d'Osiris.

Champolliox avait bien remarqué qu'une phrase du premier chapitre du Todtenbuch
relative à Horus était expliquée par un passage du Traité dTsis et d'Osiris. Il la traduisit ainsi:
O K -lîtk « RI • * 1 1 1

«Moi, Thot qui ai justifié le dieu Horus contre les attaques de ses ennemis» 5.

Plutarque parle du même dieu en ces termes : «Aussi est-il accusé par Typhon d'illé-
gitimité, parce qu'il n'est point parfaitement pur et exempt de toute corruption, comme son père,
dont la substance est par elle-même sans passion et sans mélange ; au lieu que l'union d'Horus
avec la nature corporelle a mis dans sa naissance une sorte d'illégitimité. Mais il triomphe par
le secours de Mercure, c'est-à-dire de la raison (Aoyoç), qui atteste et qui prouve que la nature
a formé le monde à l'image de la substance intelligible.»0

Or, le mot justification ne convient pas ici puisque l'accusation n'est pas démontrée
fausse. Horus, malgré l'imperfection de sa nature, triomphe du parti typhonien «par le secours
de Mercure, c'est-à-dire de la Saison.» Voilà tout; il n'est pas pour cela dégagé de sa partici-
pation à la nature corporelle.

De plus l'auteur explique clairement que rien de semblable ne peut exister relativement
à Osiris, puisqu'on ne peut pas porter la même accusation contre lui. C'est donc à tort qu'on
a déduit de ce passage la signification de «justifié» pour notre épithète | 7; ce serait bien
plutôt «légitimé». Mais ce dernier sens ne conviendrait pas mieux au père d'Horus.

4) Charles Lenormant, Revue orientale et américaine, 1SG1, p. 254.

5) Grammaire égyptienne, p. 247. — Je traduis littéralement: «Moi, Thot, qui fais faire droit à la
parole d'Horus contre ses ennemis».

G) Traité d'Isis et d'Osiris, ch. 54.
7) OrcURTI, Cutalogo, p. 202.

2 *
 
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