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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 1.1870

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Nr. 2
DOI article:
Grébaut, Eugène: Des deux yeux du disque solaire, [1]
DOI article:
Grébaut, Eugène: Varia
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https://doi.org/10.11588/diglit.12056#0099

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Des deux yeux du disque solaire.

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depuis longtemps. Nous aurions pu également y trouver le point de départ d'une étude sur
les yeux du disque. Quand les tableaux figurent le disque flanqué d'un œil du Midi et d'un
œil du Nord, n'est-il pas, a priori, très-vraisemblable que les yeux solaires des textes font
allusion à ces mêmes yeux, plutôt qu'au Soleil et à la Lune, que j'appellerai des yeux divins?

Ainsi l'étude des deux yeux solaires et l'analyse des textes nous ramènent au système
esquissé en tête de ces remarques. Le Soleil a deux yeux qui regardent, éclairent, symbolisent,
le Midi et le Nord. Il ne rentre pas dans mon plan de poursuivre les applications de cette
donnée; ni de montrer les yeux solaires symbolisant le Midi et le Nord jusque dans les enfers
traversés par le disque. Il me suffit d'exposer et de faire comprendre le sens que j'attache aux
yeux solaires: les applications s'en tireront d'elles-mêmes. Je crois l'explication simple. Non-
seulement elle éclaire l'emploi des yeux solaires, dans les textes et sur les tableaux, en con-
formité d'une conception déjà établie, quoique jusqu'ici obscure, de deux yeux du Midi et du
Nord, mais de cette conception incomprise elle fait saisir le caractère, la rattachant au système
dualiste qui inspire toute figure solaire. Système fondé sur l'observation la plus naturelle,
exempt de subtilités, embrassant sans peine toutes les variations en apparence si compliquées
de la symbolique solaire, au lieu d'exiger à chaque instant une interprétation, une hypothèse
nouvelle. Caractérisant au mieux le rôle du Soleil à travers le Monde, mais tiré de l'obser-
vation la plus vulgaire, il était éminemment propre à frapper l'imagination d'un peuple adorateur
du Soleil et même encore de l'âme divine manifestée par le Soleil. Si j'ai le regret de tomber
en dissentiment sur trop de points avec un ami, M. Lefébure, si la contradiction continue
avec la suite de cet article, c'est que, au départ, nous nous sommes placés à des points de
vue différents. L'autorité de mon savant collègue m'obligeait de discuter ses théories; il ne
m'était pas permis de négliger un ouvrage comme les yeux d'Horus. Je soumets mes observations
à la critique amicale de l'auteur, mais je manquerais à la reconnaissance que je lui dois si
je n'avouais pas quels progrès m'a fait faire, en cette science difficile de la mythologie
égyptienne, l'étude attentive de son ouvrage si plein d'érudition.

(A suivre.)

E. Gkébaut.

VARIA.

§ 1. —"|[. M. Brugscii (Grammaire, n° 194) enseigne que la désinence -tâ est
réservée spécialement aux participes passifs. Sous les numéros 338 et 341 de la Chresto-
mathie de E. de Bougé on lit au contraire que la forme en -tâ rentre parmi celles des
participes actifs.

D'après des remarques qui expliquent des observations si contradictoires, -tâ indique
tour à tour l'action et l'état. Par conséquent il ne caractérise ni l'actif ni le passif, consta-
tation qui ne doit pas surprendre, la distinction du passif et de l'actif étant inconnue aux
autres formes verbales: elle l'est, on le voit, à la conjugaison tout entière.

Quel serait donc le sens de la forme en -tCô Quand cette forme apparaît, il s'agit
toujours d'un fait — action ou état — exprimé par le mot en -tâ, dont l'existence n'est
 
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