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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 1.1870

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Nr. 3
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Grébaut, Eugène: Des deux yeux du disque solaire, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.12056#0132

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Des deux yeux du disque solaiee.

siveraent aux différents dieux solaires: d'Af à Horus ou à Shu. Mais l'urseus détermine les
noms de l'œil disque, rappelant sa qualité de rayonnant : -<s>-^; '^""^^Pa'*
Quant aux diadèmes, qu'on voit sur la tête des Pharaons et des dieux, il est sans intérêt,
au point de vue de l'interprétation des textes, de savoir qui des rois ou des divinités les porta
d'abord. Mais je ne crois pas qu'on arrive jamais à l'intelligence des textes et des symboles, tant
qu'on persistera à les appeler les diadèmes de la Haute et de la Basse Egypte. Je disais précé-
demment, sur ce sujet: «Qu'on jette les yeux sur ces innombrables représentations qui font le
motif des bas-reliefs ou décorent des milliers de stèles ; qui illustrent les chapitres du Kituel funé-
raire ou couvrent les flancs des sarcophages : les dieux et les déesses, qui, eii toute circonstance, y
sont figurés ceints de ces diadèmes, ne sauraient avoir été toujours envisagés comme régnant sur
l'Egypte. Dieux, ils portent les insignes des dieux, et ils en gratifient leur fils, le roi d'Egypte,
loin de les lui emprunter». Qu'il s'agisse là d'une vue particulière des prêtres, peu soucieux de
la vérité historique, cela est plausible : toutefois, si nous voulons comprendre leurs écrits, nous
devons nous placer à leur point de vue, non au nôtre, fût-il plus exact.

Il faut donc étudier les coiffures solaires comme des emblèmes divins. Pour
exemple de leur sens je choisis la double plume, dont l'importance a été entrevue depuis
longtemps2. Lue ma et s'u, mots signifiant «lumière», la plume, avec ses barbes, symbolisait
les rayons. La déesse fait de la lumière avec ses plumes3. Sur le front du dieu, la double
plume [] semble le symbole de la double lumière; elle peut même être prise pour son hiéro-
lyphe f^, variante )] (duel de (j^, la lumière), puisque cet emblème [] s'appelle s'u-ti,
variante pj) _ «Tu reçois ta double plume — ta double lumière — celle de droite, à
droite, celle de gauche, à gauche» est dit au soleil sur le point de reprendre l'éclat de sa
course diurne, lorsque la porte fermée par Set lui est rouverte5. Levé, il «irradie la lumière
avec sa double plume» fi, sa double lumière du texte précédent. L'imagination des prêtres est
rendue manifeste; le signe, à la fois symbole et hiéroglyphe de la lumière sert de coiffure au
Soleil parce que les rayons, autour de son front, forment son éclatant diadème. — Eappelons-
nous le groupe ^ n; qui signifie, en parlant du dieu ou du Pharaon, 1° accomplir l'apparition
solaire, apparaître en soleil; 2° être coiffé d'un diadème solaire; d'où, comme substantif,
apparitions solaires, diadèmes solaires "'. — Aucun doute, sinon sur l'origine, du moins sur
l'interprétation de l'emblème par les prêtres. On conçoit dès lors l'échange des yeux solaires
et des deux vipères avec les deux plumes dans l'emploi de coiffures 8, et l'identification des
deux plumes avec les deux yeux et les deux vipères, affirmée au chapitre XVII du
Todtenbuch: «ce sont les deux grandes vipères devant la face du père Tum, autrement

1) Mer-t semble avoir été un des noms de la vipère. L'extension à la vipère du symbolisme de
l'œil, mer-t, provient peut-être, à l'origine, d'une confusion analogue à celles que M. Michel Bréal signale
dans ses Mélanges de mythologie et de linguistique (par exemple entre pp.ov, chèvre, et p.î)Xov, pomme, pour
expliquer la fable des pommes d'or du jardin des Hespérides).

2) Chabas, papyrus magique Harris, p. 25 et 39. Emanuel de Rougé, Ch. XVII, p. 47.

3) Hymne à Osiris de la bibliothèque nationale, 1. 15.

4) Cf. le Nil coiffé d'un poisson; Selk, Isis, et autres divinités, chacune de son hiéroglyphe.

5) Mariette, Abydos, I, p. 58. — Cf. Lefébure, Yeux d'Horus, P^JJ^9-

6) Hymne à Osiris de la bibliothèque nationale, 1. 12: ^''"^l.^

7) Cf. Hymne à Ammon-Bâ, p. 197, s.

8) Cf. Maspero, Essai etc. p. 46.

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