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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 1.1870

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Nr. 3
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Grébaut, Eugène: Des deux yeux du disque solaire, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.12056#0140

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124

Des deux yeux du disque solaire.

déesse qui est ) dans Eileithya, te protège, préparant ton lever en qualité de maître du Midi
et du Nord, étant elle, en vautour, à te protéger, (derrière toi?), étant elle, en vipère, établie
sur ta tête : elle fait que tu te lèves comme (c'est-à-dire en qualité de) Eâ, chaque jour. »
On voit ici le dieu agir, triompher par la double lumière que symbolisent le vautour et
l'urams: c'est par elle qu'il se lève. Venant aussi au défunt pour le faire ressusciter comme
le Soleil, la déesse fait paraître sa face comme une urseûs qui se dresse ', consume ses
adversaires par la flamme, et sa face se change en une face excellente par ses deux yeux et
resplendissante de lumière. Nous avons mentionné les yeux que recouvre le défunt ressuscitant,
à propos de cette face d'Horus pourvue de ses yeux, allusion à la face du Soleil levant, et
non du ciel que parcourent le Soleil et la Lune: l'homme était assimilé au Soleil, le Soleil
était assimilé à l'homme; tous deux mouraient pour renaître. Ici la face du défunt se change
en une face excellente par ses deux yeux et resplendissante de lumière, grâce aux soins de
Ne/eb personnifiant la lumière dont resplendissent le Soleil et l'homme à leur résurrection.

Uat'i de l'époque historique présente les traits essentiels d'une déesse-lumière: double,
elle prend la forme de l'imeus solaire. Il semble que Neyeb conserve mieux les traces d'une
origine étrangère. A la vérité, le vautour — son symbole propre, quoique, comme toute per-
sonnification de la lumière, elle puisse revêtir la forme d'urseus, de même que la forme de
vautour s'étend à toutes les déesses — n'est pas suffisamment étudié, et le rôle maternel
qu'on lui reconnaît, peut n'être pas le plus ancien2. Mais Ne%eb règne sur les deux régions
sans se dédoubler encore. Les deux vautours ne s'appellent pas tous les deux Neyeh (Ne-/eb
du Midi et Ne/eb du Nord) ; l'un est Neyeb, l'autre Uat'i, tandis que les deux urseus s'appellent
tantôt tous deux Uat'i2, tantôt Neyeb et Uat'i. En d'autres termes les deux vautours repré-
sentent toujours le groupe de Neyeb et à! Uat'i, dont nous allons parler.

Quoique, séparées, elles régnent chacune sur les deux régions, Uat'i et Neyeb forment
aussi un groupe, où Uat'i exerçait les attributions spéciales d'une régente du Nord, Neyeb,
celles d'une maîtresse du Midi. Dès les premières dynasties, l'uraeus et le vautour sont les
attributs respectifs des deux régions. Cette dualité de Neyeb et de Uat'i est tout à fait analogue
à celle de Set et d'Horus qui se partageaient l'Egypte, quoiqu'ils représentassent tous deux
le dieu unique qui gouverne la double Egypte et la double terre. Une explication s'offrait

est se dresser. M. Piekeet a heureusement traduit un passage,
ligne 4 de la Prière de Ramsès IV à Osiris, par: «Ton urseus se dresse à ma voix», et rapproché a ce propos
■Ç" du copte oïir; adsurgere. Il y a d'autres exemples. Ainsi dans les Notices de Champollion II, 60G:

V ,waaa / -p n ^^=^ fVHorus .....) acclamé, lorsqu'il se levé sur le trône de son père, OU

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any remplace le verbe ) : dans les Monuments divers de M. Mariette, pl. 26, u, un fonctionnaire porte

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«directeur des travaux (architecte)....., chef de ceux qui érigent (ou des actions d'ériger) à savoir les

monuments très-grands du roi dans Pa-aten-m-yu-t».

C'est de ce sens premier que dérivent ceux de subsister et de vivre (cf. Hymne à Ammon-Râ, p. 47 s.).

2) Le vautour de Neyeb planant dans l'espace remplace comme la vipère d'Uat'i l'œil que la déesse
personnifie. Au dessus d'une inscription (L. d. III, 25, i) la figure d'un œil avec pattes, ailes et tête de
vautour, rappelle l'équivalence de l'œil et du vautour, et l'identité de l'ut'a solaire avec la déesse vautour.

3) Comme c'est le cas dans le passage cité p. 122—123, où il ne s'agit pas de Uat'i et de
Nekheb, mais de la double Uat'i: cf. Maspero, Papyrus du Louvre, p. 82.
 
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