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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 1.1870

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Nr. 4
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Lieblein, Jens: Les récits de récolte datés dans l'ancienne Égypte comme éléments chronologiques
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https://doi.org/10.11588/diglit.12056#0163

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Les eécits de eécolte.

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» solstice d'hiver s'ouvre l'époque des cultures el-chetaouy : Forge est le seul grain cultivé
» pendant cette période ; on en fait la récolte quatre mois après ».

C'est pour l'île d'Eléphantine. «De Syène à Edfoû», M. Girard continue1, «on
» cultive la terre aux trois époques de l'année rurale que nous venons de rappeler. » Pour
la plaine de Thèbes ce savant mentionne aussi « la distribution la plus ordinaire des cultures
» aux trois époques de l'année rurale », et ainsi de suite pour les autres partie de l'Egypte.

De ces trois cultures, la culture d'hiver a été pendant tous les temps la plus usitée
et la plus commune comme elle est aussi la plus naturelle. C'est celle qu'on appelle el-bayâdy
et à laquelle sont affectées toutes les terres qui ont été inondées par les eaux du Nil.
«Ainsi», M. Girard dit'2, «dans le territoire d'Edfoû, sur 10,000 feddân cultivables, on en
» exploite 80 à 100 seulement pendant l'époque el-keydy ; et c'est toujours à la culture du
» douràh qu'ils sont consacrés : les terres ainsi cultivées sont celles qui forment les deux
» rives du fleuve. Lorsque les eaux sont assez élevées pour être introduites dans les canaux,
»les rives de ces canaux sont également cultivées en douràh pendant la période el-nàbâry;
» cette culture s'étend sur environ 600 feddân. Enfin le reste du territoire est cultivé pendant
» la troisième époque, soit el-bayâdy, quand il a été inondé naturellement, soit el-chetaouy,
» quand les eaux ne sont pas montées sur les terres, et que celle-ci sont arrosées au moyen
» de deloû ».

Nous voyons que sur 10,000 feddân, seulement 700 feddân sont cultivés pendant
les deux premières époques, tandis que 9300 feddân, ainsi la plus grande partie, sont cultivés
pendant l'hiver. Mais c'est aux approches du solstice d'hiver que s'ouvre l'époque de la
culture pendant l'hiver, M. Girard nous l'a appris, et la récolte se fait donc dans les mois
d'Avril et de Mai, parce que le blé demande cinq, et l'orge quatre mois environ pour mûrir2.
D'après les renseignements qu'on m'a donnés pendant mon séjour en Egypte, le blé et l'orge
sont semés, dans les environs du Caire, au mois de Décembre, et récoltés pendant les mois
de Mai et de Juin. Cependant Wilkinson dit3 que le blé est semé dans le mois de
Novembre et récolté dans le mois d'Avril. Probablement toutes ces indications sont égale-
ment vraies. Car les temps des semailles différaient sans doute dans les différentes parties
de l'Egypte et selon le différent site des terres au-dessus du niveau des eaux.

Maintenant, le transport du blé dans les magasins ne pouvait avoir lieu qu'après que
toute la récolte, non seulement des terres hautes, mais aussi des terres basses, était terminée,
et qu'après que le battage et le vannage étaient achevés, au moins partiellement. Le travail
de couper ou de faucher le blé à la main, sans machines, ne se fait pas en peu de jours;
pour achever la récolte de 10 feddân, il faut quarante journées, M. Girard nous l'apprend4,
et, si l'on considère au surplus, que tout le blé ne mûrit pas au même temps dans les
différents sites, il est aisé de voir que la récolte demandait nécessairement plus qu'un mois
de temps. Ainsi donc, si la récolte commençait au milieu du mois d'Avril, on peut supposer
qu'elle n'était achevée qu'à la fin du mois de Mai. Après que le blé était séché, le battage
commençait, et ce travail demandait aussi son temps. « Pour battre le produit d'un feddân »,

1) Description de VEgypte, Tome XVII, p. 135.

2) Conf. Diodore I, 36; Pline (XVIII, 7) dit 6 et 7 mois.

3) Wilkinson, Manners and customs of the ancient Egyptians, Sec. séries, Vol. I, p. 53.

4) Description de l'Egypte, XVII, 150.

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