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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 1.1870

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Nr. 4
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Maspero, Gaston: Notes sur différents points de grammaire et d'histoire, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.12056#0173

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Notes sue différents points de grammaire et d'histoire.

153

l'Ancien Empire j'ai montré que le u ka était comme l'âme des statues représentant le mort,
et que la maison du ka LJ était l'endroit où se trouvaient les statues animées par

le LJ ka. Comme dans les deux conférences en question, toutes deux adressées au grand
public, je traitais surtout de formules funéraires et d'objets trouvés dans les tombeaux, je
n'ai pas dit sur les statues supports de ka, ni sur les demeures de ces statues, tout ce que
j'avais à en dire.

L'idée que le double humain vivait dans le tombeau ne s'est pas éteinte complète-
ment avec l'Egypte pharaonique: L'Egypte arabe paraît l'avoir conservée en l'adaptant à
ses croyances et à ses habitudes. Les légendes relatives aux pyramides font mentions de
statues et d'esprits attachés à ces statues qui leur servaient de garde. Le roi Saurid, après
avoir enfermé dans les trois grandes pyramides, les corps des rois antérieurs, les prêtres,
les idoles, pour les préserver du déluge, prit un prêtre «pour garde de chaque pyramide.
» Le Garde donc de la pyramide Orientale estoit vue Idole d'escaille iamanique noir & blanche,
» qui auoit les deux yeux ouverts, & estoit assise sur vn Throsne, ayant auprès d'elle comme
»vne halebarde, sur laquelle quand quelqu'vn iettoit sa veuë, il entendoit de ce costé là vn
» bruit espouuantable, qui luy faisoit presque faillir le cœur, & celuy qui auoit entendu ce
» bruit, en mouroit. Il y auoit vn esprit commis pour seruir ce Garde, lequel esprit ne
»partoit point de devant luy. Le Garde de la Pyramide Occidentale estoit vne Idole de
» pierre dure rouge, tenant en sa main pareillement comme vne halebarde, & ayant sur sa
» teste vn serpent entortillé, lequel serpent se iettoit sur ceux qui en approchoient, se rouloit
» autour de leur col, & les faisoit mourir. Il y auoit commis pour le seruir vn esprit laid &
» difforme, qui ne partoit point d'auprès de luy. Pour Garde de la troisiesme Pyramide, il
»y auoit posé vne petite Idole de pierre de bahe sur vue base de mesme, laquelle Idole
» attirait à soy ceux qui la regardoient, & s'attachoit à eux sans les quitter, qu'elle ne les
» eust fait périr, ou qu'elle ne leur eust fait perdre l'esprit. Il y auoit aussi vn esprit commis
»pour la seruir, qui ne partoit point d'auprès d'elle. Après que Saurid eut acheué de bastir
»ces Pyramides, & qu'il les eust enuironnées des corps des substances spirituelles, il leur
» fît des Sacrifices, & leur présenta les Offrandes choisies pour elles2. »

Dans cette forme de la légende arabe, il me semble que tous les traits de l'antique
croyance égyptienne sont reconnaissables. Le roi construit les Pyramides, met dans chacune
la statue et l'esprit, fait les sacrifices et présente les offrandes: l'Egyptien ancien con-
struisait son tombeau, y déposait la statue ou les statues où s'attachait son double, puis
instituait le ^ | J d'offrandes destinées à nourrir le double. La statue gardienne de la seconde
pyramide est une statue royale portant l'urseus en tête. Les textes antiques parlent souvent
de l'uraeus du roi qui brûle les ennemis de sa flamme: la métaphore est devenue dans la
légende populaire une réalité, et le « serpent entortillé se jette sur ceux qui en approchent,
»se roule autour de leur col et les fait mourir». Dans d'autres formes de la tradition, on

1) Une de ces deux conférences, faite à Lyon le 3 Septembre 1878, est encore inédite et paraîtra
dans le volume du Congrès des Orientalistes de Lyon; la seconde faite à Paris le 8 Février 1879 a paru
dans la Revue scientifique, 2e série, T. VI, p. 816 à 820, et dans le Bulletin de l'Association Scientifique de
France, n° 594, p. 373 à 384.

2) Les merveilles de VEgypte de Mourtadi, trad. Vattier, p. 46 à 48.
 
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